Axa France s’est engagé depuis 2006 dans la correction des inégalités de salaire entre hommes et femmes. Le groupe d’assurance a procédé en tout à 1 000 mesures de réajustement, sur un total de 5 000 femmes environ, et pour un coût de 2,25 millions d’euros.

« Nous avons mis au point un outil qui analyse automati­quement la rémunération de chaque femme de l’entreprise et la compare à la rémunération médiane d’un panel d’hommes situés dans un métier, une catégorie et une ancienneté similaires », explique Didier Aujoux, directeur finance et analyse RH. L’outil fait apparaître toutes les rémunérations inférieures à cette médiane, qui sont ensuite étudiées au cas par cas par le service RH et le manager et donnent lieu ou non à une réévaluation. « Nous avons commencé par traiter les situations prioritaires, c’est-à-dire les écarts de plus de 10 %, et, d’année en année, nous traitons les écarts plus faibles, aujourd’hui autour de 3 %. » En six ans, 14 % des salariées ont été augmentées, dont certaines plusieurs fois. Les syndicats sont cependant réservés sur l’efficacité du système. « Avec 200 mesures par an, cela progresse trop lentement, il faudrait un budget plus élevé », estime Thierry Gayot, délégué CFTC. « Les écarts demeurent très importants dans certaines catégories de cadres où il y a moins de femmes, observe Lila Beyk, déléguée CFDT, et ces inégalités s’accentuent au moment des promotions individuelles, calculées en pourcentage du salaire. »

Les managers ont néanmoins été formés et sensibilisés à ce problème et la DRH dit contrôler de près l’attribution des augmentations individuelles. L’accord sur la diversité et l’égalité professionnelle signé en 2006 et en 2009 arrive bientôt à échéance. La direction décidera en fin d’année si elle poursuit l’exercice.