L’école Vaucanson accueille sa deuxième promotion de bacheliers professionnels. Bilan positif pour la première année. Reste à convaincre de nouvelles entreprises d’accueillir ces jeunes en apprentissage.
Si vous voulez que des jeunes choisissent une filière de formation, il faut leur montrer comment en sortir », assure Vincent Merle, professeur associé au Cnam.
C’est à partir de cette idée et pour valoriser le bac professionnel, considéré par les jeunes comme une voie sans issue, qu’avec Jean-Pierre Boisivon, ancien directeur de l’Essec, il a imaginé et mis sur pied l’école Vaucanson. L’idée est de permettre à ces bacheliers de décrocher une licence en sciences de l’ingénieur ou en gestion et management sans courir à l’échec. « Nous défendons l’idée qu’il existe des excellences différentes qui ne doivent pas se hiérarchiser », explique Jean-Pierre Boisivon. Ouverte l’an dernier, l’école a accueilli une première promotion de 18 jeunes en apprentissage. Pour Christelle, titulaire d’un bac pro en comptabilité, c’est plutôt une réussite. La jeune femme est apprentie chez EDF, au service comptabilité de la division combustible nucléaire. « Au lycée, nous avions des cours très théoriques. Ici, nous fonctionnons par projets. C’est très concret et nettement plus stimulant. »
Les périodes en entreprise sont longues : sept à neuf semaines. « Nous avons inventé la pédagogie en partant de l’idée de ne pas reproduire le système scolaire traditionnel », expliquent les enseignants détachés auprès de l’école et habituellement professeurs au Cnam, à l’IUFM ou issus de lycées professionnels. Les enseignements se déroulent par petits groupes. « Un tiers des jeunes ont eu des difficultés pour travailler de façon autonome. Mais tous redécouvrent le plaisir d’apprendre », se félicite Vincent Merle.
Pour cette première promotion, 25 entreprises ont joué le jeu. « L’accueil des directions générales des entreprises a plutôt été favorable. Nous avons rencontré plus de difficultés à convaincre les hiérarchies intermédiaires, réticentes à ces nouveaux profils », poursuit-il.
Lancée au sein du Cnam, l’école Vaucanson a vocation à se multiplier dans d’autres institutions. Les écoles centrales de Nantes et de Lyon, l’Université de technologie de Troyes sont intéressées. « Nous devrions être en mesure d’ouvrir trois ou quatre écoles Vaucanson à la rentrée 2012 en dehors de Paris », avance Vincent Merle. Plusieurs conseils régionaux seraient également partants pour inscrire le financement de l’école à leur prochain plan régional de développement de la formation.
