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Les ParuVendu se battent contre l’oubli

Actu | Veille | publié le : 01.03.2012 | S.B.

Les ex-salariés du groupe Comareg réclament des indemnités extralégales.

Les 1 650 anciens collaborateurs du groupe Comareg, éditeur du journal d’annonces gratuites ParuVendu, en ont gros sur le cœur. Au chômage depuis le 3 novembre dernier, jour de la liquidation de leur entreprise, ils ont, depuis, totalement disparu de la scène politique et médiatique. Alors même qu’ils ont souffert du plus gros plan social de l’année 2011. Dur à avaler quand d’autres victimes de la crise, les SeaFrance, les Lejaby ou les Photowatt, sont l’objet de toutes les attentions.

« On n’a évidemment rien contre eux. Mais on n’accepte pas de passer à la trappe, avec des indemnités au ras des pâquerettes », explique Jean-Paul Fabre, l’ex-secrétaire FO du CHSCT d’Hebdoprint, la filiale technique du groupe. Les 500 anciens salariés de cette entité sont particulièrement mal lotis. Couverts par la très pingre convention collective des imprimeries de labeur et des arts graphiques, ils n’ont touché que les indemnités légales prévues par le Code du travail, soit autour de 1/5 de mois par année d’ancienneté. Pas de quoi affoler les compteurs : avec vingt ans d’ancienneté (en moyenne), les imprimeurs ont reçu environ quatre mois de salaire.

Dans la foulée de leur licenciement, la plupart des ex-salariés du groupe ont opté pour le contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Pendant un an, ils vont donc bénéficier d’une allocation égale à 80 % de leur salaire antérieur et d’un accompagnement renforcé. Financées par les pouvoirs publics pendant six mois, plusieurs cellules de reclassement ont été mises sur pied par Sodie et BPI. Épaulé par le cabinet FIE, le mandataire judiciaire met lui aussi la main à la pâte : il a organisé, en février, plusieurs forums régionaux de recrutement, réservés aux ex-ParuVendu. Une initiative louable, mais pas toujours efficace. Notamment pour les imprimeurs et opérateurs PAO, des métiers particulièrement sinistrés. « Les entreprises n’offrent que des postes de commerciaux. Ça peut intéresser certains anciens de la Comareg, pas ceux d’Hebdoprint », témoigne un salarié rennais.

Réunies dans un collectif, baptisé ParuChomdu, trois associations d’anciens salariés tentent d’organiser la résistance. Elles appellent à une manifestation à Paris, le 6 mars, devant l’Assemblée nationale. Histoire de faire monter la pression à la veille d’une rencontre prévue au ministère du Travail. Leur objectif ? Profiter de la campagne présidentielle pour tenter d’arracher au Groupe Hersant Média, leur ex-maison mère, des indemnités extralégales. Des sous, à défaut de boulot.

Auteur

  • S.B.