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Dans la Silicon Valley, le CV disparaît au profit de Twitter

Actu | Veille | publié le : 01.04.2012 | Anne-Cécile Geoffroy

Les réseaux sociaux mettent au rancart CV et e-mail. Et disent tout de vous.

Quelle est la situation del’emploi dans la Silicon Valley ?

C’est un marché atypique. Contrairement au reste des États-Unis, il n’y a pas de chômage dans ce coin de Californie. Les entreprises s’y livrent une vraie guerre des talents. À l’instar de Facebook qui, ces derniers mois, aspire les talents de Google. Quand les sociétés organisent une conférence, ça n’est pas pour vendre leurs produits mais pour recruter. Le principal frein au développement et à la croissance des firmes de la Silicon Valley, c’est la pénurie de compétences. Les entreprises sont du coup contraintes de proposer des rémunérations toujours plus élevées. Le salaire annuel moyen dans la Silicon Valley est de 100 000 dollars aujourd’hui.

Dans ce contexte, comment les entreprises cherchent-elles leurs recrues ?

Le CV disparaît au profit du compte Twitter. C’est la dernière tendance. Certaines entreprises, comme le fonds de capital-risque Union Square Ventures, traquent les talents en épluchant leurs tweets.

Que peut révéler un compte Twitter ?

Plus qu’il n’y paraît. Il donne d’abord des informations sur la capacité managériale. Un salarié reconnu comme expert par une communauté est potentiellement un bon leader. Il existe dans la Silicon Valley un top 10 des « twittos » les plus actifs. Certains ont plusieurs centaines de milliers de followers. Avec ce réseau social, vous pouvez aussi identifier le niveau d’expertise. Attirez-vous plutôt vos amis de promo ou bien des P-DG ? Est-ce que vos interlocuteurs viennent uniquement de votre sphère professionnelle directe ou bien la dépassent-ils ? L’autre avantage du réseau social, c’est son autorégulation. Impossible de mentir sur Twitter comme sur un CV. La communauté vous rappellera à l’ordre immédiatement.

D’autres outils sont-ils tombés en désuétude ?

L’e-mail n’est déjà plus utilisé. Les messages y sont trop pauvres. Sur les réseaux sociaux, les informations sont très qualifiées. Non seulement vous avez une photographie de la personne avec qui vous conversez, mais aussi de tout son réseau. Et si vous avez 200 contacts en commun, c’est que vous avez de grandes chances de faire du business ensemble. Nous sommes bien aux États-Unis !

Que deviennent les professionnels du recrutement ?

Ils n’ont plus pour rôle d’identifier les talents mais de les convaincre de changer de boulot. Ce sont les machines qui dénichent les candidats potentiels dans le cloud des réseaux sociaux. Une plate-forme de recrutement gratuite comme SmartRecruitersfait ce travail de repérage. L’autre effet, c’est qu’il n’y a plus de marché caché de l’emploi. Vous vous déclarez fan d’une entreprise sur LinkedIn, vous savez dans la seconde si un salarié démissionne et si un poste se libère. Côté DRH, le Web 3.0 les oblige à un pilotage des salariés en temps réel.

Comment le management est-il impacté ?

Chez Facebook, la moyenne d’âge est de 26 ans. Cette génération manipule ces médias depuis toujours et est très habituée au partage de l’information. Cela imprègne désormais les pratiques de management. Les entreprises organisent par exemple les daily huddle. Des réunions ultrarapides où chacun explique en moins d’une minute ce qu’il a fait le matin et ce qu’il va faire l’après-midi. L’objectif ? Partager l’information, la faire circuler de manière efficace dans l’esprit des réseaux sociaux.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy