Comment rendre compte de la diversité des politiques sociales et distinguer ce qui doit l’être dans ce « concept valise » qu’est l’État providence ? C’est à cette tâche que s’est attelé Didier Tabuteau, en dressant une « topologie des politiques sociales ». Cinq critères lui servent à donner un sens au « patchwork des politiques sociales »: organique, financier, instrumental, périmétrique et comportemental. Il avance plusieurs pistes de redéfinition de ces politiques dans le cadre macroéconomique, très contraignant, d’aujourd’hui : en réexaminer la gouvernance, les restructurer autour de trois pôles canoniques (principe de « redistributivité », ou de proportionnalité, ou celui des solidarités citoyennes). Une remarquable contribution.
Droit social, juillet-août 2012.
Il paraît presque entendu qu’il n’y a que l’emploi industriel qui compte, et que ceux des services en sont étroitement dépendants. Jean-François Robinet, cependant, tient à rappeler quelques vérités : « L’industrie n’est pas le principal secteur pourvoyeur d’emplois en France, avec 14,4 %, alors que les services assurent 58,6 % des emplois. » Globalement, note-t-il, si l’emploi total progresse sur 62 % du territoire français, sa part industrielle n’augmente que sur 8 %. Les services resteront encore pour longtemps les principaux pourvoyeurs de l’emploi en France.
Population & Avenir, mars-avril 2012.
La revue de l’Institut de l’entreprise le proclame : « La guerre des générations n’aura pas lieu. » Pierre-Henri Tavoillot s’attaque au mythe de la lutte des âges, faisant valoir que, sur le long terme, la jeunesse a gagné en reconnaissance et qu’aux deux extrémités de la courbe des âges on se retrouve sur certaines valeurs fondamentales comme la famille, le travail ou l’épanouissement personnel. Nicolas Bouzou montre toutefois que la jeunesse française est aujourd’hui dans une situation difficile et bloquée. Et Mickaël Mangot défend le concept de génération Y pour mieux comprendre ce qui se joue en matière de relève démographique.
Sociétal, 3e trimestre 2012.
Comme à son habitude, la revue analyse les réformes sociales entamées ailleurs. Cette fois, un point sur la réforme des retraites aux Pays-Bas, qui a connu une étape décisive lors de l’été 2011. Un an plus tard, le mouvement syndical sort affaibli des négociations qui devaient faire suite à l’accord de 2011. La situation est compliquée par un quasi-effondrement des fonds de pension, qui apportaient un important complément à la retraite des salariés hollandais. À souligner que l’âge limite de la retraite sera de 66 ans en 2020 en contrepartie d’une meilleure protection du pouvoir d’achat des retraités. La crise politique du printemps 2012 pourrait rebattre les cartes.
Chronique internationale de l’Ires, mai 2012.
