Selon l’Insee, il y aurait 440 000 personnes pauvres en France. Sans doute plus, car ce chiffre date de 2010, et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Nicole Maestracci et Philippe Warin s’interrogent sur les liens entre pauvreté et inégalités. Ce dernier souligne les limites de politiques sociales qui, comme en France, « sont fondées sur la demande ». De son côté, Nicole Maestracci rappelle que « les politiques publiques ne se résument pas à une addition de dispositifs ». Jean-Michel Belorgey et Jean-Luc Outin, toujours dans le cadre de ce dossier, montrent les lacunes des politiques sociales privilégiant trop unanimement la reprise de l’emploi. « On tombe dans l’emploi forcé, argumente Jean-Michel Belorgey, si les emplois proposés sont sans rapport avec la qualification. »
Esprit, octobre 2012.
La revue de référence fait peau neuve. Son premier dossier nouvelle formule est consacré aux groupements d’employeurs. Conçus pour assurer une certaine sécurisation des parcours professionnels, ils auraient tendance, note Lise Casaux-Labrunée, à devenir des instruments de flexibilité. L’auteur propose de les appeler « groupements d’entreprises solidaires » pour les ramener à leur destination première. À ceux qui auraient oublié que le droit se niche partout, on ne saurait trop recommander l’article du Pr Jean Mouly, inspiré par la suppression de primes à des footballeurs qui n’auraient pas eu le comportement adéquat dans certaines épreuves.
Droit social, octobre 2012.
Pour combattre la tendance à la financiarisation des entreprises, qui a eu pour conséquence de privilégier systématiquement la rémunération des actionnaires au détriment de l’emploi et de la pérennité des entreprises, il faudra aboutir à une réforme de la forme juridique des sociétés. Telle est une des conclusions du dossier sur la gouvernance des entreprises. Fabien Hildwein établit le bilan de la « cogestion allemande ». Et Vincent Cristallini se penche sur l’encadrement en entreprise, en tentant d’expliquer ce qu’est « l’habileté managériale », une denrée rare au sommet de nos entreprises.
Cadres CFDT, octobre 2012.
S’il y a moins de grèves dans les entreprises, cela ne veut pas dire que tout va bien dans le monde du travail. Bien au contraire, avertit Hubert Landier, qui a vu se déployer un nouveau phénomène, celui du désengagement des salariés. « Au tous ensemble a souvent succédé une tendance au chacun pour soi. » À lire aussi une réflexion sur ce que Landier appelle les « irritants sociaux » : rapports entre collègues, relations avec l’encadrement de proximité… Au bout de la route, le désengagement, qui n’est que le miroir de l’attitude de l’entreprise et de ses dirigeants à l’égard des salariés.
Futuribles, novembre 2012.
