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Le journal des ressources humaines

Former des managers responsables

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 03.12.2012 | A.-C. G.

L’Essec et quatre business schools s’allient pour plancher sur leurs devoirs dans la formation de leaders socialement responsables. Pierre Tapie, le doyen de l’Essec, explique la démarche.

Depuis quand vos établissements travaillent-ils sur les questions de responsabilité sociale ?

Les premiers échanges entre les doyens de nos cinq établissements * ont commencé il y a deux ans et demi. L’Essec est à l’initiative de cette alliance multiculturelle. Elle s’est concrétisée par la création du Council on Business and Society. Notre ambition est d’en faire un lieu de recherche, d’apporter un regard neuf et international aux questions qui se posent à l’interface entre le monde des affaires et la société. Nous avons beaucoup travaillé sur la question de la responsabilité de nos écoles dans la formation de managers responsables.

La crise est-elle à l’origine de vos réflexions ?

Après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à il y a dix ans, les business schools étaient très orientées vers la valeur ajoutée apportée à l’actionnaire. Depuis une dizaine d’années, des affaires comme celle d’Enron puis les cri ses financières nous ont obligés à aborder les questions d’éthique plus profondément et à les intégrer dans nos programmes. Les étudiants et les entreprises sont aussi très demandeurs.

Comment abordez-vous ces questions dans vos formations ?

Certains ont rendu les cours d’éthique ou de responsabilité sociale obligatoires. C’est le cas par exemple de notre partenaire chinois depuis cinq ans. À Mannheim, de nouveaux modules ont été mis en place dans les différents programmes. L’Essec a rendu obligatoires des cours de déontologie dans les métiers de la finance et a inclus une immersion en milieu défa vorisé.

Vos réflexions portent également sur la régulation du business par les gouvernements. Pourquoi ?

Il est nécessaire de réaliser un travail de réflexion sur cette question souvent abordée de façon idéologique. Il y a de la place pour une approche rationnelle et internationale. Elle pourrait éclairer les hommes politiques sur les champs légitimes sur lesquels un pays peut statuer sans nuire au développement des en treprises, donc des emplois.

* Fudan University School of Management (Chine), Keio Business School (Japon), Tuck School of Business (États-Unis), Mannheim Business School (Allemagne).

Auteur

  • A.-C. G.

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