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Le journal des ressources humaines

Santé : du rififi dans le transport

Le journal des ressources humaines | Protection sociale | publié le : 03.12.2012 | V. D.

La couverture santé des 450 000 salariés de la branche donne lieu à du dumping.

L’entrée en vigueur, le 1er janvier, de l’accord instaurant une complémentaire santé obligatoire dans le transport routier (450 000 salariés) est l’objet d’une sacrée bagarre commerciale. Assureurs, dont le GAN, mutuelles de cheminots ou interprofessionnelles, courtiers, tous sont sur les rangs. Mais entre les mois de cotisation gratuite (jusqu’à un an parfois !), les garanties optionnelles incluses dans le tarif du régime de base, la stabilité pluriannuelle de la cotisation prévue pour le salarié mais pas pour ses proches, ou encore les ajustements de tarifs a posteriori en fonction du nombre de salariés couverts en cas de mise en place par décision unilatérale, les organismes ne reculent devant rien pour l’emporter.

« Les prix pratiqués par un certain nombre de concurrents ne sont pas tenables », soupire un commercial de la Carcept Prévoyance (groupe Klesia) pourtant sélectionnée par les partenaires sociaux pour gérer ce contrat. Afin de laisser pendant un an les mains libres aux employeurs durant sa mise en œuvre, l’accord stipulait que la Carcept, l’institution de prévoyance du transport, ne couvrirait à titre obligatoire que les entreprises ne remplissant pas les conditions au 1er janvier. Quitte à compromettre la mutualisation des risques et des engagements financiers.

En septembre, les experts de la commission chargée d’examiner l’extension de l’accord s’en étaient d’ailleurs émus, jugeant que la modalité de désignation retenue, « à mi-chemin entre la recommandation et la désignation, n’[était] pas valide ». Obligeant ainsi patronat et syndicats à signer un nouvel accord le 6 octobre plus protecteur, avec des tarifs désormais bloqués pendant cinq ans au lieu de trois. Reste qu’au final cette foire d’empoigne risque de faire des déçus : « Gare aux résiliations qui seront annoncées à l’automne 2013 faute d’équilibre des contrats », met ainsi en garde un spécialiste.

Auteur

  • V. D.