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Le journal des ressources humaines

“Les étudiants travailleront en peer learning”

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 04.05.2013 | Rozenn Le Saint

Nicolas Sadirac, son DG, présente l’École 42, créée par Xavier Niel, qui propose dès cet été un cycle en informatique pour 1 000 jeunes de 18 à 30 ans. 27 000 candidatures sont déjà enregistrées.

Pourquoi avoir créé une école Free ?

Pour pallier la pénurie d’informaticiens compétents en levant deux freins. D’abord, le coût d’inscription propre à l’enseignement supérieur privé, de l’ordre de 40 000 euros pour un cursus à Epitech, par exemple. Ensuite, le baccalauréat, exigé pour entrer à l’université. Notre école est accessible à tous les jeunes de 18 à 30 ans.

L’école française n’est donc pas capable de former des informaticiens ?

L’enseignement des nouvelles technologies y est quasiment absent. L’école est dans un dogme académique et produit des profils que Free ne recherche pas : des jeunes très conformistes et disciplinés. L’enseignement est basé sur la soumission : il faut lever la main pour parler ; dès que l’on dit une bêtise, on est humilié ; et, en classe, travailler à plusieurs, c’est tricher ! Nous ne souhaitons pas valoriser la capacité à connaître mais celle de trouver. Nous voulons faire sortir la personne du moule dans lequel elle était : l’étudiant prendra plaisir à apprendre et sera obligé de formuler des hypothèses, de faire preuve de créativité, d’être capable de cocréer en se mettant au service d’une équipe. Il n’y aura pas de professeurs, pas de cours. Les étudiants travailleront sur des projets avec des gens du même niveau. C’est du peer learning.

Le diplôme de l’École 42 ne risque-t-il pas d’être au seul service de Free ?

Si cela avait été notre volonté, nous aurions créé un centre de formation interne. Xavier Niel s’est engagé à financer l’École 42 pendant dix ans à hauteur de 5 à 6 millions d’euros annuels. À terme, il aimerait trouver d’autres mécènes. L’idée, c’est d’irriguer le secteur pour éviter le goulot d’étranglement au niveau des informaticiens. Xavier Niel a calculé qu’avec un informaticien de talent on crée 10 emplois. Nous allons donc contribuer, indirectement, à générer quelque 10 000 emplois par an. Certaines entreprises seront sûrement frileuses à embaucher des jeunes qui sortent d’une formation non reconnue par l’État, mais tant pis pour elles ! Les jeunes, eux, pourront faire valoir leur parcours au bout de deux ans via une VAE s’ils souhaitent un diplôme.

Auteur

  • Rozenn Le Saint