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La Louve, supermarché coopératif en gestation

À la une | publié le : 04.11.2014 | A.-C. G.

Imaginez un supermarché où les salariés seraient des bénévoles, où le prix des produits, respectueux de l’environnement, permettrait de se nourrir correc tement et pour pas cher, où les investisseurs seraient tous coopérateurs. Douce utopie ? Plus vraiment. La coopérative alimentaire La Louve vient de lancer sa première campagne de financement. Objectif : réunir 100 000 à 200 000 euros pour ouvrir en octobre 2015 dans le 18e arrondissement de Paris ce supermarché participatif. « Nous travaillons avec la coopérative de Park Slope, à Brooklyn, dont nous nous sommes totalement inspirés », explique Tom Boothe, cofondateur. L’idée lui est venue il y a cinq ans lorsqu’il découvre cette coopérative américaine créée en… 1970. Elle réunit aujourd’hui 15 000 membres autorisés à venir y faire leurs courses contre un peu de leur temps. Chacun consacre à Park Slope trois heures par mois et se transforme en caissier, employé de bureau, hôte d’accueil, responsable du stockage des produits ou du nettoyage du magasin. Face à son succès, la coopérative propose aussi à ses bénévoles venus travailler une garderie pour leurs enfants, un journal qui les tient informés, mais aussi un service de compostage de déchets biodégradables… « Notre ambition pour La Louve est de réunir 2 000 à 3 000 membres, indique Tom Boothe. Pour venir y faire ses courses, l’investissement sera d’environ 100 euros. Mais ce tarif est dégressif en fonction de la situation sociale de nos membres. Nous ne voulons exclure personne. » Pour faire tourner la coopérative, une petite équipe de salariés fera le lien entre les bénévoles. « C’est comme si une entreprise renouvelait toutes les trois heures la totalité de ses salariés. » Ce cinéaste et œnologue américain a bataillé plusieurs mois pour voir son projet sortir de terre. « Dès qu’on parle bénévolat, l’administration française se montre très vigilante à ce que ce ne soit pas du travail dissimulé. Et c’est normal. » L’homme a bon espoir. Car s’il n’existe pas de précédent dans le domaine de la distribution, le modèle des crè ches parentales se rapproche de celui de La Louve. Rendez-vous dans un an.

Auteur

  • A.-C. G.