C’est l’outil de demain pour les comp and ben ! Le bilan social individuel (BSI) se met au Web 2.0. Le phénomène est encore assez marginal mais essaime dans les entreprises. D’après une étude du cabinet Adding, spécialisé dans l’actuariat et le conseil en rémunération, 77 % des BSI sont diffusés sur support papier. Et 17 % sont totalement dé matérialisés sur la Toile. « La demande progresse pour ce type d’outils plus souples et personnalisables, il y a un engouement fort pour le digital », assure Clémence Perrin, directrice projets et innovation. Et pour cause. Les BSIen ligne s’enrichissent régulièrement de nouvelles options, ce qui les rend interactifs et facilite les opérations de communication. Idéal pour un dispositif qui vise à offrir au salarié une vision claire et à jour de tout ce que son employeur lui procure, qu’il s’agisse de monnaie sonnante et trébuchante ou d’avantages sous d’autres formes.

Astucieux en périodes de vaches maigres, le BSI reste majoritairement utilisé par les entreprises de 500 à 5 000 salariés. Celles qui abandonnent le papier – souvent pour des raisons écologiques et financières – appartiennent essentiellement aux secteurs de la banque, de l’assurance, de l’informatique et du conseil. Logique, car elles disposent des compétences pointues nécessaires pour dé finir l’architecture, souvent complexe, de ce type d’outils. Dans les activités plus traditionnelles, la peur d’un manque de confidentialité et de bugs reste prégnante. Alors même que les BSI dématérialisés sont accessibles par des connexions SSO (single sign-on) sécurisées, qui n’exigent de s’identifier qu’une seule fois.

L’Oréal, qui a lancé ses premiers BSI voilà deux ans, compte les diffuser via Internet en 2015. « Beaucoup de salariés veulent passer à une version totalement digitalisée car ils baignent dans les nouvelles technologies. Socialement, c’est très bien accepté », justifie Alexis Philippon, le corporate rewards director. La direction a aussi appris que les courriers envoyés à domicile pouvaient provoquer des querelles dans les couples. « L’autre » découvrant alors le montant réel de ce que gagne son conjoint !