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Les entreprises externalisent à tout-va

Dossier | publié le : 01.11.2000 | Sabine Fessard, Emmanuelle Pirat

Jusqu'où externaliseront-elles ? Le modèle de l'entreprise « intégrée » est en train de prendre un sacré coup de vieux au profit de l'entreprise en réseau, où chaque partenaire est un hyper spécialiste de son métier. Car, aujourd'hui, face à la pression de la concurrence et au développement très rapide des technologies, il devient souvent plus rentable de faire faire que de faire. Après les tâches périphériques (nettoyage, gardiennage, restauration collective ou maintenance informatique), dont elles ont commencé à se séparer dès les années 80, les entreprises entament désormais l'effeuillage de fonctions beaucoup plus stratégiques. Des pans entiers de l'informatique, des systèmes d'information ou de télécommunications, voire la totalité de la logistique et du transport, sont confiés à des prestataires extérieurs. Les plus audacieuses externalisent même leur recherche et développement ou leurs relations clients. Ce qui entraîne un véritable boom des centres d'appels. Désormais, lorsqu'un consommateur réserve un billet d'avion, demande des précisions sur son abonnement de téléphone mobile ou réclame une assistance technique pour installer son ordinateur, il a très souvent en ligne un salarié d'un centre d'appels externe… et non un salarié de British Airways, de SFR ou de la Fnac.

Même la fonction ressources humaines fait désormais l'objet d'une externalisation. Avec quelques nuances : si les entreprises n'hésitent pas à déléguer le traitement de la paie, la gestion de la formation ou une partie du recrutement, elles veillent à conserver en interne la maîtrise d'opérations clés, telles que la gestion des relations sociales ou des carrières. Car toute la subtilité (et la difficulté) est là : définir avec précision le périmètre de ce qui peut être sous-traité et de ce qui, pour des raisons stratégiques, doit rester en interne. La question est désormais de savoir si les entreprises françaises s'acheminent ou non vers un modèle à l'anglo-saxonne dans lequel, à l'instar de la marque d'articles sportifs Nike, seule la gestion de la marque est conservée en interne. D'autant qu'Internet contribue à accélérer encore le processus d'externalisation. En témoignent le développement de l'e-procurement (achats et approvisionnement électroniques) et la multiplication des market places en ligne. Après l'ère de l'outsourcing, voici celle de l'e-outsourcing.

Auteur

  • Sabine Fessard, Emmanuelle Pirat