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Le numérique et la RSE, défis des DRH de demain

Dossier | publié le : 02.04.2015 | A.-C. G.

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Crédit photo A.-C. G.

Numérique, territoire et qualité de vie bousculent les missions des RH. Elles appellent une évolution des compétences. Mais la gestion de la paie et le droit social sont toujours d’actualité.

Impossible pour les DRH de rester techno-exclus ou de ne pas prendre sérieusement en compte les questions de diversité dans leur entreprise ! Le sondage réalisé par Inergie auprès des adhérents de l’ANDRH en exclusivité pour Liaisons sociales magazine explore pour la première fois les grandes missions qui, dans cinq ans, s’imposeront aux praticiens de la fonction RH. Le cabinet de conseil s’est appuyé sur les travaux du sociologue François Pichault, professeur à HEC-École de gestion de l’université de Liège, en Belgique, pour interroger les DRH et faire émerger les enjeux et les besoins de la fonction dans cinq ans.

Réseaux sociaux, communautés de pratique, politique de diversité, qualité de vie au travail (QVT), GRH territoriale, communication et marketing RH, responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) sont quelques-uns des sujets qui montent très fort. Ils vont obliger les DRH à être de plus en plus connectées avec le monde extérieur et ne plus se contenter de vivre tournées vers leur seule organisation. D’ici à cinq ans, ces questions devraient même supplanter les domaines traditionnels de la fonction RH. Les relations sociales, le contrôle de gestion, le bilan social ou encore la gestion des risques vont perdre du terrain. Alors que 50 % des professionnels RH interrogés considèrent les relations sociales comme leur priorité actuelle, ils ne sont plus que 32 % à estimer que cette question restera prioritaire en 2020. En léger recul, la stratégie, la performance RH ou encore les questions de gestion de l’emploi resteront néanmoins dans le top 5 des missions prioritaires.

Changement de modèle

En filigrane, c’est donc le portrait d’un DRH d’un nouveau genre qui se dessine. « Ces tendances seront plus ou moins marquées selon l’environnement de l’entreprise. Mais elles traduisent une mutation profonde de la fonction. Les DRH ne peuvent pas ne pas s’interroger sur l’impact de ce changement de modèle sur les relations sociales dans l’entreprise », explique Luc Vidal, directeur du pôle opinion interne d’Inergie.

Logiquement, les DRH vont donc attendre des formations qu’elles préparent les jeunes diplômés à ces nouvelles dimensions. Pour 48 % des sondés, leurs chargés de mission RH ne pourront plus faire l’impasse sur les nouvelles technologies. C’est aussi vrai pour les RRH (32 %) et les DRH (24 %). Commune à ces trois grandes fonctions RH, la communication est également une des dimensions à développer à l’avenir. Seule la RSE reste l’apanage des directeurs des ressources humaines. Certaines formations ont d’ailleurs bien anticipé ces évolutions, comme l’IAE Gustave-Eiffel de l’université de Créteil, ou le Celsa, très en pointe sur le digital, l’IAE de Paris I, axé sur la RSE depuis de nombreuses années, ou encore l’IAE de Grenoble, qui a renforcé ses enseignements autour de la QVT (voir page 53).

Pour l’heure, les DRH restent encore très attachés à trouver sur le marché du travail des jeunes RH plus gestionnaires que stratèges, même si cette dimension prendra le pas au cours de leur carrière. Au palmarès des compétences les plus recherchées pour un poste de chargé de mission RH, la maîtrise du système de formation tient le haut du pavé pour 51 % des sondés. Sans doute un effet de la récente réforme de la formation professionnelle que les entreprises mettent en ce moment en musique. Juste derrière, on l’imagine au grand dam des étudiants, la paie et la gestion administrative des RH tiennent encore une bonne place. Savoir lire une fiche de paie reste le b.a.-ba du métier. D’ailleurs aucune formation initiale en RH ne fait l’impasse sur le sujet. Quant aux responsables des ressources humaines, les recruteurs les veulent avant tout spécialistes de la gestion de l’emploi et… du droit social. Les juristes sont encore saufs.

Approche pragmatique

Pour trouver des jeunes diplômés opérationnels, 61 % des professionnels sondés attendent donc des cursus qu’ils aient une approche pragmatique de la fonction. Ça tombe bien, près de 70 % des cursus proposent aujourd’hui l’alternance (sous contrat d’apprentissage ou de professionnalisation). Et ceux qui ne le proposent pas multiplient les relations avec les professionnels à travers des missions d’audit, des liens étroits avec des clubs RH et, bien entendu, un stage long de six à huit mois. « Les DRH recherchent également des formations capables de proposer dans leur programme un savant mélange de technicité et d’approche stratégique des RH », relève Laurent Rouas, d’Inergie. Tout n’est donc pas perdu pour les étudiants attirés par une fonction en prise avec les hommes et la stratégie de l’entreprise.

Du côté des intentions d’embauche, l’incertitude domine toujours dans le camp des DRH, pour ne pas dire qu’elle s’ancre. En 2015, 60 % des DRH indiquent qu’ils n’embaucheront pas (ils étaient 58 % en 2012). Et d’ici à deux ans, 32 % savent déjà qu’ils ne recruteront pas (22 % en 2012). Seule lueur pour les jeunes diplômés, la part des DRH indécis est en net recul. En 2012, 35 % n’avaient aucune visibilité sur leur possibilité d’embauche. Ils ne sont plus que 17 % cette année. Reste aux formations à poursuivre leurs efforts pour accompagner les étudiants vers l’emploi pendant la préparation du diplôme mais aussi, et de plus en plus, au-delà.

Depuis 2009, les troisièmes cycles de gestion des ressources humaines en formation initiale se sont largement imposés face aux autres filières de formation : 82 % des sondés privilégient les formations en GRH (ils étaient 64 % en 2009) devant celles en droit social et du travail, qui séduisent encore 61 % des DRH (un chiffre très stable depuis 2009), ou celles en management et conduite du changement (45 % contre 37 % en 2009). Autre grande tendance : les formations universitaires dament le pion aux grandes écoles ! Ainsi, 58 % des professionnels interrogés disent privilégier l’université aux grandes écoles (38 %). Un très bon point pour une institution souvent victime de préjugés. Que les choses soient claires : les masters en GRH universitaires sont loin d’être déconnectés de l’entreprise. À bon entendeur !

58 %

privilégient la filière universitaire pour une formation initiale.

38 %

préfèrent la filière des grandes écoles.

Les salaires dans les RH

76 à 100 K€

pour les DRH

46 à 55 K€

pour les responsables RH

31 à 45 K€

pour les chargés de mission

www.wk-rh.fr/actualites/upload/etude-formations-rh-2015-light.pdf

Auteur

  • A.-C. G.