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Jean-Denis Combrexelle : secouriste du dialogue social

Actu | Eux | publié le : 03.09.2015 | Manuel Jardinaud

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Jean-Denis Combrexelle : secouriste du dialogue social

Crédit photo Manuel Jardinaud

Il a passé le mois d’août à écrire son rapport sur « Les accords collectifs et le travail », commandé en mai par Manuel Valls, qu’il remettra courant septembre. Un texte « rédigé entre mer et montagne, en Corse », précise Jean-Denis Combrexelle, président de la section sociale du Conseil d’état. Le document est très attendu des experts et des acteurs du social, même si certains doutent qu’il puisse trouver à s’appliquer rapidement, malgré la volonté réformiste du Premier ministre. D’ici à l’élection présidentielle, syndicats et patronat doivent déjà boucler leurs épineuses négociations sur les retraites complémentaires puis lancer celles sur l’assurance chômage !

Ce timing compliqué offre, au moins, une certaine liberté à l’intéressé. Un pragmatique, qui cherche l’efficacité et combat la judiciarisation des relations de travail. « Je ne vais pas chercher à faire de la théorie, mais à trouver le bon chemin pour faire évoluer l’articulation entre la loi et la négociation collective », précise-t-il. Tout en réfutant l’expression « inversion des normes » portée par les plus libéraux. Que cherche à faire l’ancien directeur général du travail ? « La société est de plus en plus complexe, il est donc de plus en plus difficile de poser des règles générales pour tout le monde », analyse-t-il. D’où l’importance de renforcer les accords « de terrain ». D’ailleurs, il portera un intérêt particulier aux TPE pour lesquelles « il y a certainement des modifications du Code du travail à apporter ».

Jean-Denis Combrexelle saisit une feuille et un stylo. Et trace un schéma : l’état comme régulateur, puis les trois strates de négociations, le contrat de travail et, enfin, le salarié. Chacun des 16 membres de la commission qu’il a présidée a eu droit à son petit croquis pour avoir en tête ce qui pourrait être simplifié ou amélioré… L’ancien DGT est focalisé sur le bout de la chaîne : « Je veux être compréhensible par tous, car les gens ne savent plus qui négocie quoi, ni le lien avec la loi ou le simple accord d’entreprise. » Il a organisé une soixantaine d’auditions en deux mois et demi : « C’est une belle page blanche à remplir, avec une contrainte toutefois : être audacieux et innovant avec des propositions applicables et opérationnelles », note le haut fonctionnaire. Se qualifiant de « social dans l’âme », Jean-Denis Combrexelle n’a aucune volonté de casser le système. En revanche, il souhaite faire évoluer la culture de la négociation, amener les jeunes à s’y impliquer, améliorer les remontées du terrain vers les branches et l’interpro. En clair : créer les conditions d’une négociation efficace, lisible et équilibrée.

« Sa force, c’est une connaissance parfaite du paritarisme », dit de lui Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire, qui l’a cotoyé à l’automne 2014 pour éteindre la gronde des intermittents. « Il a une vraie vision des relations sociales, dans laquelle les partenaires sociaux ont un rôle central dans la création des normes », complète Jean-Dominique Simonpoli, ex-cégétiste à la tête de l’association Dialogues et membre de la commission. Coureur de fond à ses heures, le conseiller d’Etat espère redonner du souffle à ces acteurs souvent discrédités. « Nous devons rétablir la confiance », insiste-t-il. Au fond, c’est le pari de son travail. Mieux : « Un enjeu démocratique. »

Jean-Denis Combrexelle

Président de la section sociale du Conseil d’État.

2001

Directeur des relations du travailpuis directeur général du travail.

2014

Rejoint le Conseil d’État.

2015

Remet en septembre son rapport sur la négociation collective.

Auteur

  • Manuel Jardinaud