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Décodages

Les scandaleux stages de l’ONU

Décodages | En bref | publié le : 03.09.2015 | E. S.

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Les scandaleux stages de l’ONU

Crédit photo E. S.

Comme dans la plupart des organisations internationales, les stagiaires des Nations unies ne sont pas rémunérés.

L’Organisation des Nations unies a beau jouer les Zorro sur la planète, elle utilise de la main-d’œuvre gratuite et flexible pour faire tourner des services entiers. Ils seraient 275 stagiaires à Genève – et 4 018, au total, entre 2012 et 2013 –, ultra diplômés et motivés, à travailler sans être payés ni dédommagés (transport, hébergement). Double peine, ils n’ont pas le droit de postuler dans les six mois qui suivent la fin de leur stage…

Le scandale a éclaté cet été avec le coup médiatique de David Hyde, un jeune Néo-Zélandais voulant dénoncer ces abus. En quelques jours, le hashtag #payyourinterns a inondé les réseaux sociaux. Après s’être défaussé de sa responsabilité sur les états membres, l’ONU a reconnu que la non-rémunération des stagiaires résultait d’une décision administrative sur laquelle le secrétariat général pouvait revenir, sous l’impulsion d’un ou deux pays. Réunis sous la bannière de l’International Coalition for Fair Internships, les collectifs de stagiaires ont écrit à Ban Ki-moon, le secrétaire général, pour obtenir de réelles gratifications. « L’ONU doit être exemplaire sur ses pratiques, qui se révèlent discriminantes puisque seuls les jeunes issus de pays favorisés peuvent financer ce type d’expérience », pointe Patrick, membre de Génération précaire, qui soutient le mouvement.

L’association compte mobiliser les ministères de l’Enseignement supérieur et des Affaires étrangères. « La France a fait voter l’une des réglementations les plus abouties sur l’encadrement des stages et peut être moteur à l’ONU », souligne-t-elle. Reste à l’assemblée générale à dégager un budget dédié. Par exemple en puisant dans les 10 % de hausse de salaire des cadres, qui seront discutés cet automne ?

Auteur

  • E. S.