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Idées

Après que ma cité a craqué

Idées | Culture | publié le : 03.11.2015 |

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Après que ma cité a craqué

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Jérôme Polidor filme la vie d’une association chargée, après les émeutes de 2005, d’intéresser les jeunes du quartier à la vidéo. Un film engagé.

Dix ans après les émeutes dans les banlieues, voilà un film qui tombe à point. Parce qu’il interroge les réponses politiques et sociales qui sont classiquement données dans les quartiers populaires juste après ce type d’événements, et leurs effets. La revitalisation du tissu associatif, à coup de subventions massives, arrive souvent en premier. Tant mieux pour la petite association de vidéo, au cœur du long-métrage de Jérôme Polidor. Dès les premières images, elle est dotée de 23 000 euros et chargée d’innover, pour susciter l’intérêt des jeunes du quartier. Elle le fait à coup d’images, en développant des ateliers vidéo et en participant aux programmes de la télé locale associative. Pour dire quoi ? C’est là que les choses se corsent.

Car chacun a sa vision de ce qu’il faut montrer pour le mieux-être de la cité. Mathieu veut pourfendre les clichés médiatiques. Nadia et Farid aussi, en réalisant des enquêtes sans tabou sur l’inaction de la police. Romuald, lui, lance une émission citoyenne mettant en relation habitants en recherche d’emploi et entreprises. Entre ceux qui agissent, sans bouleverser l’ordre établi, et ceux qui critiquent, espérant des changements, le fossé ne cesse de s’élargir.

Quelle voie privilégier, pour quels effets ? Jérôme Polidor laisse les réponses ouvertes dans ce film engagé, qui égratigne au passage la notion de diversité. Montrée comme la « bonne conscience du capitalisme », et non sa critique.

Merci les jeunes ! (81 min) de Jérôme Polidor. Sortie le 4 novembre.