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Macron “ubérise” les artisans

Actu | A suivre | publié le : 03.01.2016 | E. S.

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Macron “ubérise” les artisans

Crédit photo E. S.

Après le monopole des notaires et celui des huissiers, Bercy compte s’attaquer aux surqualifications superflues des artisans qui bloquent la machine à embauches ! Le projet de loi visant à favoriser les nouvelles opportunités économiques sera présenté en Conseil des ministres courant janvier. Le début d’un nouveau marathon pour l’hyperactif Emmanuel Macron, qui entend poursuivre la lutte contre les carcans empêchant l’économie de tourner à plein régime.

Dans son collimateur, le bâtiment. Mais aussi les coiffeurs : ouvrir un salon nécessite de posséder un brevet professionnel. Début décembre, devant l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat, le ministre de l’Économie a également relevé d’autres cas. Comme ces entreprises de lavage de voitures qui doivent disposer d’un carrossier. « Le diplôme, ce n’est pas le monopole de la compétence. Elle peut aussi s’acquérir par l’expérience », a-t-il lancé devant un parterre de petits patrons un brin médusés.

Ces projets de déréglementation, avec leurs lots de concurrence déloyale, font frémir les professionnels. L’Union nationale des entreprises de coiffure pointe les risques d’une hausse du nombre de salons. On en comptait déjà 82 805 en 2014, contre 76 658 en 2011. Des microentreprises pour la plupart – elles ont très peu de salariés et un faible chiffre d’affaires –, peu résistantes aux variations de la conjoncture. « S’il abandonne l’obligation de qualification dans notre branche, le gouvernement ne fera que favoriser la paupérisation d’une population d’actifs qui comptent déjà parmi les plus en difficulté dans notre économie », avertit l’organisation. Amorcée chez les taxis, l’« ubérisation » de l’économie rime souvent avec… précarisation.

Auteur

  • E. S.