Former 500 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en deux ans… Officialisé par François Hollande le 18 janvier, le projet ne porte guère le flanc à la polémique. Car les besoins sont immenses. Ainsi, en 2014, 30 % des chômeurs ne détenaient aucun diplôme (en dehors du brevet des collèges), selon l’Insee. Et 47 % avaient, au mieux, le bac ou un CAP/BEP. Reste à savoir si un plan d’une telle ampleur peut s’avérer efficace pour lutter contre le chômage. Et pas uniquement d’un point de vue statistique.
Six mois après la fin de leur formation, 32 % des bénéficiaires sont en emploi dit durable (en CDI ou en CDD de six mois ou plus). Et 41 % toujours à la recherche d’un travail. Des résultats à comparer, toutes choses égales par ailleurs, avec les taux de retour à l’emploi des chômeurs sans formation. Ceux-là ne sont que 20 % à bénéficier d’un poste stable. Soit un écart de 12 points en faveur des premiers. Si on rapporte ces résultats à une population de 500 000 chômeurs, on peut évaluer à 60 000 le nombre de ceux qui retrouveront un emploi durable à l’issue de leur formation. À condition, bien sûr, que les stages aient les mêmes caractéristiques…
Les caractéristiques de la formation suivie influent fortement sur la probabilité du retour à l’emploi durable. Mais le profil du stagiaire joue aussi.
→ Jeune mais pas trop
Les 25-29 ans tirent le meilleur profit de leur formation. À son issue, leur taux de retour à l’emploi atteint 44 %. Il baisse ensuite avec l’âge, jusqu’à 29 % pour les quinquas et plus. Il est de 36 % pour les moins de 25 ans.
→ Vive les diplômes !
L’efficacité des stages augmente avec le niveau d’études. Le retour à l’emploi de ceux qui ont le bac est de 34 %. En deçà, il est de 25 %. Ce sont les bac + 2 et + 3 qui profitent le plus de leur formation (46 %).
→ Expérience préalable
Les stagiaires qui ont eu un « travail occasionnel » avant leur formation ne sont que 27 % à trouver un poste stable à son issue. Ceux qui ont déjà occupé « plusieurs emplois » sont 40 %.
Des demandeurs d’emploi ont eu accès à une formation en 2013. Le taux est de 16,1 % pour les jeunes et de 5,4 % pour les 45 ans et plus.
