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Une chemise arrachée et un procès

Actu | A suivre | publié le : 03.05.2016 | E. S.

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Une chemise arrachée et un procès

Crédit photo E. S.

En octobre, en plein comité central d’entreprise, des grappes de salariés d’Air France avaient envahi le siège social pour protester contre un projet de suppression de 3 000 postes. Un sixième plan en moins de cinq ans qui avait déclenché la colère, et valu aux dirigeants du groupe d’être pris à partie. L’image du DRH d’Air France, escaladant les grilles, chemise arrachée et cravate pantelante, avait alors fait le tour de la planète. Du jamais-vu dans les annales des conflits sociaux ! La suite de l’histoire se jouera le 27 mai, lorsque cinq salariés d’Air France seront jugés par le tribunal correctionnel de Bobigny pour violence en réunion à l’encontre de deux dirigeants et de vigiles. Dix autres seront aussi jugés pour dégradations.

Face à la gravité des faits, la direction avait déjà sévi. Dix-huit personnes ont écopé de sanctions disciplinaires et cinq d’entre elles ont été licenciées. L’Inspection du travail ayant refusé de valider l’éviction d’un élu de la CGT, la compagnie a saisi le ministère du Travail. Le procès pourrait remettre de l’huile sur le feu alors que le climat social s’est un peu apaisé sur le tarmac. Après des mois de dialogue rompu, les syndicats de pilotes ont entamé, en mars, de nouvelles négociations avec la direction sur la flexibilité et la productivité, en échange de 600 embauches. Des discussions néanmoins difficiles, le SNPL ayant fait savoir son refus de signer une première mouture du texte. Le départ surprise, annoncé pour l’été, d’Alexandre de Juniac, le P-DG, jugé trop rugueux, pourrait contribuer à calmer les esprits alors que le plan de départs volontaires de 1 605 salariés doit s’étaler jusqu’en 2017. La compagnie aérienne, de nouveau bénéficiaire, espère sortir la tête de l’eau grâce au développement des vols low cost.

Auteur

  • E. S.