À l’instar des candidats à la présidentielle, les syndicalistes labourent le terrain. Du 28 novembre au 12 décembre, ceux-ci doivent en effet convaincre coiffeurs, boulangers ou assistantes maternelles de voter par correspondance pour leurs couleurs. Pour la première fois, le résultat des élections dans les TPE (moins de 10 salariés) servira à désigner les participants aux commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) instaurées par la loi Rebsamen de 2015.

Surtout, le scrutin contribuera au calcul, en mars 2017, de la représentativité des confédérations syndicales au niveau national dans le privé. L’enjeu est crucial pour les plus petites, en premier lieu la CFTC qui espère bien passer la barre des 8 %. Ce qui lui permettrait de continuer à négocier au niveau interprofessionnel et de garder toute sa place dans le paritarisme. Les grandes ne sont guère plus sereines, à l’instar de la CGT, qui joue gros dans la partie. Regonflée par le conflit autour de la loi travail, elle n’a de cesse de radicaliser son discours pour séduire la rue. La centrale espère en récolter quelques fruits lors du scrutin TPE, pour ne pas céder sa première place à la CFDT. En décembre 2012, la CGT était arrivée en tête avec 29,54 % des suffrages, contre 19,26 % pour sa rivale. Quatre ans plus tard, le scrutin s’annonce très indécis. D’où la bataille de terrain menée à coups de tracts et de meetings pour séduire un électorat très peu syndiqué et ignorant tout des futures CPRI. La crainte d’une abstention record, qui mettrait à mal la crédibilité des syndicats, est dans toutes les têtes. En 2012, seuls 10,4 % des 4,5 millions d’électeurs avaient voté. Alors que la droite vilipende la démocratie sociale, une faible participation apporterait de l’eau à son moulin…