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La nouvelle économie fond sur les collectives

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 05.12.2016 | Séverine Charon

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La nouvelle économie fond sur les collectives

Crédit photo Séverine Charon

Nouveau venu dans l’assurance santé, Alan parie sur l’unicité des garanties, à contre-courant du marché.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, l’organisme de tutelle du secteur de l’assurance, a accordé à la société Alan un agrément pour exercer l’activité d’assurance santé. Ce nouvel acteur peut-il changer la donne pour les entreprises et les salariés ? À tout le moins, sa naissance mérite d’être relevée. D’abord, parce que c’est la première fois depuis 1986 qu’apparaît sur le marché un assureur qui ne soit pas lié à un autre opérateur déjà présent. Ensuite, parce que les deux fondateurs sont seulement trentenaires et comptent transposer leur propre expérience à l’assurance santé. Et ainsi la transformer.

Le premier, Jean-Charles Samuelian, a déjà créé et revendu ses parts dans Expliseat, une start-up qui a marqué son domaine, en remettant à plat le processus de fabrication des sièges d’avions, et en trouvant comment en fabriquer qui soient nettement moins lourds.

L’autre fondateur arrive directement de Facebook. Avec Alan, tous deux comptent révolutionner le marché de l’assurance collective à la faveur de la redistribution des cartes occasionnée par l’ANI.

Digitalisation

Outre la place qu’il accorde à la digitalisation et aux nouvelles technologies, le projet Alan mérite qu’on s’y arrête pour ses partis pris en matière de garanties. L’organisme propose en effet un contrat avec un seul niveau de garanties sans aucune possibilité de recourir à des renforts individuels facultatifs à la charge du salarié. La cotisation est seulement fonction de l’âge moyen des salariés dans l’entreprise. Les garanties proposées, plutôt élevées, vont au-delà des spécifications d’une trentaine d’accords de branche.

Cette stratégie tranche nettement avec celles des acteurs en place : une couverture collective faite de prestations souvent proches du panier minimal, le socle, que le salarié peut renforcer en souscrivant une option. Ce modèle, devenu dominant, fait l’objet de critiques, notamment parce qu’il tend à segmenter les risques et à diminuer la mutualisation.

Le projet Alan a en tout cas séduit les investisseurs, en particulier la structure de capital investissement de CNP Assurances, qui lui a apporté 12 millions d’euros…

Auteur

  • Séverine Charon