« Nous ne nous arrêterons pas là », a promis le Premier ministre Édouard Philippe en présentant les ordonnances réformant le Code du travail. Quatre chantiers sociaux apparaissent désormais prioritaires pour l’exécutif.
Le projet de loi de finances pour 2018, présenté le 27 septembre, préfigure déjà la baisse du coût du travail. La diminution des cotisations salariales chômage (2,4 %) et maladie (0,75 %), soit 3,15 % au total, se fera en deux temps : – 2,2 points au 1er janvier 2018, puis – 0,95 point à l’automne 2018. Des baisses compensées par une hausse de la CSG de 1,7 % dès le 1er janvier.
Viendront ensuite la réforme de l’assurance chômage et celle de la formation professionnelle. La première vise à accorder des droits aux indépendants et aux démissionnaires. Coût du chantier : jusqu’à 8,7 milliards d’euros supplémentaires selon l’Institut Montaigne. Sa mise en œuvre devrait donc prendre du temps. Le gouvernement évoque un élargissement des bénéficiaires dès « l’été 2018 », avec une gestion qui passerait de l’Unédic à l’État, sans que l’on sache exactement à quoi s’attendre.
Au niveau de la formation professionnelle et de l’apprentissage, les concertations avec les partenaires sociaux devraient aboutir à « l’élaboration d’un schéma amélioré », « avant la fin du printemps ». Si la date reste floue, l’ambition est connue : rendre plus efficace la formation professionnelle continue, notamment des chômeurs, en y injectant 15 milliards d’euros sur cinq ans. Quatrième gros chantier : aligner tous les systèmes de retraite sur le régime général, sans toucher à l’âge légal de départ ou au montant des pensions, au moins pendant la durée du quinquennat. « Un euro cotisé ouvrira les mêmes droits », répétait Emmanuel Macron, signifiant la fin des régimes spéciaux et un nouveau mode de calcul. Un chantier social « sur un temps plus long… »