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Vie des entreprises

Accroître l'intérêt des filles pour les cursus scientifiques

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.05.2001 | H. C.

Interview de Claudine Hermann, professeur de physique à l'École polytechnique et présidente de l'association Femmes et Sciences, créée en décembre dernier.

Les jeunes filles bouderaient-elles les filières scientifiques ?

Oui, elles sont largement minoritaires, aussi bien dans les formations que dans l'enseignement scientifique universitaire où l'on ne compte que 14 % de professeurs. Le problème est identique dans les grandes écoles : les Mines, les Ponts, Centrale… À Polytechnique, par exemple, qui est mixte depuis 1972, les femmes ne représentent que 15 % des élèves et 6 % des enseignants.

Pourquoi cette situation pose-t-elle un problème ?

Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes par les emplois précaires et le chômage. Or les cursus scientifiques débouchent en général sur des CDI et de bons salaires. En outre, et ce n'est pas négligeable, l'accès aux carrières politiques en France passe beaucoup par les grandes écoles scientifiques. Il s'agit donc d'un débat de fond sur la place des femmes dans notre société, qui a motivé, par devoir de solidarité, la création de notre association.

Quel genre d'actions votre association mène-t-elle ?

Nous intervenons dans les écoles, principalement les lycées, où nous expliquons aux jeunes filles qu'elles sont capables de suivre des filières scientifiques. La plupart d'entre elles croient aussi souvent, à tort, qu'en choisissant un métier scientifique elles vont passer leur vie à résoudre des équations. En novembre prochain, nous organisons un colloque à Paris. Nous allons également adhérer au réseau d'associations européennes qui est en train de se mettre en place, sous l'impulsion de la Direction générale de la recherche de la Commission européenne. L'Europe entière est, en effet, touchée par cette désaffection des filles pour les sciences.

Auteur

  • H. C.