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16 organisations pour représenter les travailleurs des plateformes

Actu | Eux | publié le : 01.04.2022 | Benjamin d’Alguerre

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16 organisations pour représenter les travailleurs des plateformes

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

L’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (ARPE) vient de donner, le 9 mars, le top départ pour les premières élections professionnelles visant à élire les représentants des travailleurs indépendants utilisant les plateformes de mise en relation. Deux collèges pour ce premier exercice, qui se tiendra du 9 au 16 mai prochain : chauffeurs VTC d’un côté et livreurs en deux (ou trois) roues de l’autre. Et seize organisations sur la ligne de départ. Acil (Association des chauffeurs indépendants lyonnais), AVF (Association des chauffeurs de France), CFTC, FNAE (Fédération nationale des autoentrepreneurs), FO, CGT, CNT-SO (Confédération nationale du travail-Solidarité ouvrière), Sud Commerce, FNTR (Fédération nationale des transports routiers), Union-Indépendants CFDT et Unsa vont ferrailler ces deux prochains mois pour arracher la représentativité soit dans un seul collège (comme la CGT, la CNT-SO, la FNTR ou Sud-Commerce seulement présentes chez les livreurs et l’Acil et l’AVF côté chauffeurs), soit dans les deux, à l’image de la FNAE, de l’Union-Indépendants CFDT, de la CFTC ou de FO.

• Première surprise : la présence, parmi les compétiteurs de centrales syndicales, de collectifs de travailleurs et de… fédérations patronales telles la FNAE adhérente CPME ou la FNTR, principale organisation d’employeurs du secteur routier. Erreur de casting ? « Ce n’est pas une anomalie : les travailleurs indépendants de ces plateformes sont pour l’essentiel des autoentrepreneurs, ce qui justifie la présence des organisations syndicales mais aussi patronales dans ce scrutin dès lors qu’elles sont légitimes à représenter « ces populations », indique Joël Blondel, directeur général de l’Autorité.

• Deuxième surprise : l’absence parmi les compétiteurs du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap 75), l’un des collectifs historiques de défense des droits des livreurs à vélo. « Nous étions pourtant présents depuis le début des discussions, mais au fur et à mesure que nous avons vu se dessiner ce que serait l’ARPE, à savoir une organisation ayant pour but de légitimer l’ubérisation plutôt que de la combattre et de laisser aux plateformes le soin de prendre en charge la protection sociale des travailleurs afin de les attacher à elles plutôt que de développer un système social autonome comme nous le demandions, nous avons décidé de nous retirer de cette parodie d’élection », grince Jérôme Pimot, leader du comité. S’il refuse d’y participer, le Clap a cependant donné ses consignes de vote, incitant ses sympathisants « à voter pour les deux seuls syndicats dignes de ce nom qui ont su montrer leur intégrité et leur soutien aux livreurs : Sud-Commerce et la CNT-SO ».

Dans le camp syndical cependant, tout le monde est conscient que la vraie bagarre débutera après le 16 mai car il s’agira alors de négocier un premier socle de droits sociaux pour les travailleurs ubérisés et d’organiser le dialogue social « malgré l’absence d’obligation de résultat », déplore la CGT. Le bât risque de blesser entre ceux qui souhaitent s’y limiter et les autres qui viennent pour requalifier les liens unissant livreurs et chauffeurs VTC à leurs plateformes en contrats de travail. Comme le glisse un responsable syndical, « c’est à ce moment que la présence d’organisations patronales des deux côtés de la table risque de se révéler problématique ». À suivre.

Représentants des travailleurs des plateformes

9 mars 2022

Publication des candidatures pour le scrutin

9 au 20 mars 2022

Publication des professions de foi des listes candidates sur le site de l’ARPE

9-16 mai 2022

Cycle électoral par Internet

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre