La reprise économique aurait pu reléguer les plans sociaux au rayon des vieux souvenirs. Et, avec eux, tous les dispositifs d'accompagnement, comme l'outplacement. Mais tel n'est pas le cas. Cette médecine douce d'accompagnement des départs n'a pas disparu des politiques sociales des entreprises. L'outplacement a même élargi sa sphère d'intervention et il se pratique auprès de tous les types de salariés, les jeunes comme les moins jeunes, les cadres comme les non-cadres. D'abord, parce que la frénésie de restructurations, liées au recentrage des entreprises sur leurs activités les plus prospères, et la multiplication des fusions entre les grands groupes les amènent à se séparer des salariés dont les compétences font doublon ou ne correspondent plus à leur évolution. Or, dans le cadre d'un plan de licenciement collectif pour motif économique, cette aide aux salariés en partance est une démarche obligatoire pour l'entreprise.

Quant à l'outplacement individuel, qui reste facultatif et résulte d'une transaction entre le salarié licencié – un cadre dans la majorité des cas – et son employeur, il est devenu un instrument très apprécié des entreprises. Souvent rebaptisé « repositionnement de carrière » ou « aide à la mobilité professionnelle », il reste fondamentalement un soin palliatif proposé aux salariés sur le départ. Mais, bien menée, cette démarche, qui aboutit à l'élaboration d'un plan d'action pour retrouver un emploi, amplifie les chances de recrutement sur un marché du travail en pleine embellie.

Une centaine de prestataires ont pris pour cible ce créneau porteur. Les petits cabinets de moins de dix consultants, les plus nombreux, se concentrent sur l'outplacement individuel et privilégient la relation avec le candidat. Les cabinets de taille moyenne tombent les uns après les autres dans le giron de grands groupes ayant fait des ressources humaines leur spécialité. S'occupant d'outplacement individuel comme de reclassement collectif, ils proposent toute une gamme d'outils (bilans, coaching…) et de prestations. Des packages dans lesquels les entreprises piochent selon leurs besoins. Car, de plus en plus, elles tentent d'anticiper les ruptures de contrat de travail. Histoire de soigner leur image auprès des clients, des actionnaires, des salariés encore en poste… et des futurs candidats.