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L'épargne salariale trace son sillon

Dossier | publié le : 01.06.2002 | Éric Béal, Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy

L'année 2002 devrait marquer le grand décollage de l'épargne salariale. Avec un montant d'en-cours de 51,97 milliards d'euros, quasiment multiplié par trois en six ans, cette forme d'épargne collective a déjà réussi sa percée. Mais elle ne profite encore qu'à 5 millions de salariés sur un total de 15 millions potentiellement concernés dans le secteur privé et les entreprises publiques. Le phénomène pourrait bientôt changer d'échelle, devenant un élément clé d'une rémunération globale attractive. Tout y concourt : avec l'entrée en vigueur de la loi Fabius de février 2001, un nouveau cadre législatif favorable au développement de l'épargne salariale est désormais bien en place. En offrant la possibilité aux dirigeants de PME, ainsi qu'aux professions libérales, de bénéficier des avantages fiscaux propres à l'épargne salariale, le législateur a envoyé un signal fort. Pour en profiter, les mandataires sociaux doivent signer un accord incluant l'ensemble des salariés.

Autre élément positif, quatre des cinq grandes confédérations syndicales se sont emparées du dossier, en mettant en place un comité intersyndical de l'épargne salariale chargé de labelliser les fonds en fonction de critères éthiques, sociaux ou environnementaux. Cette forme de quitus syndical, qui ne s'apparente cependant pas à une adhésion sans réserve, notamment de la part de la CGT, est d'autant plus importante que les employeurs sont tenus de mener une négociation annuelle sur l'épargne salariale si leurs salariés ne sont pas encore couverts par ce genre de dispositif. Et toute ouverture d'un plan partenarial d'épargne salariale volontaire (PPESV) ou d'un plan d'épargne interentreprises (PEI), les deux principaux outils créés par la loi Fabius, nécessite l'accord des partenaires sociaux. Dopés par ces évolutions récentes, les gestionnaires spécialisés dans l'épargne salariale multiplient les produits d'investissement. FCPE « prudence », « équilibre », « solidaire » ou encore « multisectoriel » viennent compléter les fonds déjà en place depuis quelques années. Dans certains cas, les salariés ont le choix entre une douzaine d'options différentes. Rien d'étonnant si la plupart d'entre eux (près de 90 % selon le deuxième baromètre annuel du Club de l'épargne salariale) souhaitent bénéficier d'une formation pour y voir plus clair.

Auteur

  • Éric Béal, Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy