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Les fonds de pension chahutés par la Bourse

Dossier | publié le : 01.12.2002 | Stéphane Béchaux, Sylvie Deroche à Washington, Benjamin Quénelle à Londres , Emmanuelle Tardif à Utrecht

Aux oubliettes, les fonds de pension à la française ? En dépit de l'engagement électoral de Jacques Chirac de favoriser la création de dispositifs de retraite par capitalisation au profit des salariés du privé, le gouvernement Raffarin a, semble-t-il, décidé de ne pas faire figurer le dossier des fonds de pension à l'ordre du jour des négociations sur la réforme des retraites, qui doivent s'ouvrir en début d'année prochaine. Ce qui éloigne d'autant la perspective d'une loi Thomas bis, cette législation dont les décrets d'application n'ont jamais vu le jour en raison de l'alternance de 1997. À l'origine de ce changement de cap ? La dégringolade des valeurs boursières. Jean-Pierre Raffarin aurait sans doute fait preuve de plus d'audace il y a deux ans, à l'époque où le CAC 40 atteignait des sommets. Si elle se confirme, cette décision est toutefois paradoxale. Car, d'un point de vue purement technique, la faiblesse actuelle des cours de Bourse milite pour le lancement de tels fonds, dans la mesure où les marchés financiers présentent un fort potentiel de valorisation. Mais, sur le plan politique, difficile de plaider actuellement la cause de la retraite par capitalisation. Les déboires spectaculaires des fonds de pension américains, britanniques ou néerlandais sont venus rappeler les risques qui pèsent sur ces systèmes, et l'impérieuse nécessité de solides garde-fous pour amortir les fluctuations boursières.

Au cours des dernières années, de grandes entreprises françaises – telles que PSA ou Autoroutes du sud de la France – ont lancé des dispositifs d'épargne retraite, dessinant l'ébauche d'un système collectif de retraite par capitalisation. En témoigne le développement des contrats de retraite d'entreprise, dont les cotisations sont passées de 2,1 milliards d'euros à 5,1 milliards, entre 1996 et 2001. D'autres ont commencé à utiliser les plans partenariaux d'épargne salariale volontaire (PPESV), dans le cadre de la loi Fabius, afin de permettre à leurs salariés de mettre de l'argent de côté pour leurs vieux jours. Mais ceux qui espéraient une nouvelle étape législative en faveur de la capitalisation, à l'occasion du retour de la droite, en seront vraisemblablement pour leurs frais.

Auteur

  • Stéphane Béchaux, Sylvie Deroche à Washington, Benjamin Quénelle à Londres , Emmanuelle Tardif à Utrecht