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Vie des entreprises

L'OSI s'engage sur la formation

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.12.2002 | Sarah Delattre

Groupe d'échanges créé par Suez il y a quatre ans, l'Observatoire social international (OSI) défend le droit à l'éducation et à la formation tout au long de la vie.

Priorité déclarée du gouvernement Raffarin, la formation tout au long de la vie est également celle de l'Observatoire social international (OSI) créé par le groupe Suez. En mai dernier, l'OSI, qui milite pour une mondialisation plus sociale, a rendu publique une charte revendiquant le droit à une telle formation. « Aujourd'hui, la formation constitue un enjeu fondamental pour les entreprises. L'OSI se devait d'apporter une contribution aux débats », souligne Jean Kaspar, l'ancien secrétaire général de la CFDT qui en est le vice-président. Déjà paraphé par des poids lourds comme France Télécom, Lafarge, EDF et, bien sûr, Suez, le texte a récemment été approuvé par Danone, par la Confédération européenne des syndicats, mais aussi par deux confédérations françaises, la CFDT et, plus étonnamment, la CGT, qui a signé ce document mettant l'accent sur la notion de coresponsabilité entre salariés et employeurs, alors que la confédération est hostile à l'idée d'un coïnvestissement, le salarié se formant sur son temps de loisirs.

La charte ainsi ratifiée fixe un certain nombre d'objectifs généraux comme la création de passerelles entre formation initiale et formation continue, l'instauration d'un droit individuel à la formation dans le cadre de la vie professionnelle, le développement de la validation des acquis de l'expérience, ou encore le recours à des formules de discrimination positive, notamment pour les moins qualifiés et les salariés âgés. Ce qui conduit les signataires à préconiser le développement de partenariats entre les entreprises, les collectivités territoriales et les organismes de formation, ainsi que le tutorat en entreprise.

L'intranet sur la télévision

Envoyé au ministère du Travail, le texte risque néanmoins de rester lettre morte si ses signataires ne lui donnent pas vie. « Nous allons organiser régulièrement des réunions pour faire le point sur les actions menées par les partenaires », précise Muriel Morin, directrice des relations sociales du groupe Suez et vice-présidente de l'OSI. Dans le prolongement de la charte qu'il a signée, Schneider Electric projette, par exemple, de développer des modules d'e-learning en permettant à ses salariés d'accéder à l'intranet du groupe via leur poste de télévision. « Aujourd'hui, les industriels évoluent dans un environnement économique peu lisible. Nous ne sommes plus capables d'assurer la sécurité de l'emploi, nous devons donc veiller à l'employabilité de nos salariés en mettant en place des actions de formation et de mobilité, explique Jean-François Pilliard, directeur général chargé des ressources humaines et de la communication de Schneider. La dimension européenne de l'engagement est essentielle, même si les problèmes d'éducation et de formation ne touchent pas cette seule région du monde. »

Chez Suez, le texte nourrit les réflexions de l'instance européenne de dialogue. « Trois pistes de travail ont été dégagées. À partir de 2003, nous allons expérimenter de nouvelles formes de tutorat, établir des programmes d'alphabétisation et lancer un passeport formation destiné à suivre le salarié au fil de sa vie professionnelle », note Muriel Morin. De quoi donner des idées aux partenaires sociaux, qui devraient reprendre en début d'année prochaine les négociations sur la formation professionnelle, avortées en 2002.

Auteur

  • Sarah Delattre