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Randstad mise sur l'implant

Dossier | publié le : 01.06.2004 | A.-C. G.

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Randstad mise sur l'implant

Crédit photo A.-C. G.

Avec sa filiale Randstad Inhouse Services, le groupe de travail temporaire importe en France le concept hollandais de l'implant. Son objectif : répondre à la demande d'entreprises ayant besoin de forts volumes de main-d'œuvre en s'installant dans leurs locaux et en les déchargeant totalement de leur gestion quotidienne.

« Le concept de Randstad Inhouse Services, c'est tout pour une seule entreprise, résume Patrick Monbrun, son directeur général. Concrètement, nous nous installons physiquement au sein des entreprises qui nous prêtent des locaux et nous leur dédions un vivier d'intérimaires en propre. » Le concept est hollandais et Randstad cherche à le développer en France depuis quatre ans. Aujourd'hui, la jeune filiale du groupe de travail temporaire emploie 107 salariés permanents et 3 200 intérimaires pour une cinquantaine de clients. « L'an dernier, malgré la conjoncture, nous avons connu une croissance de notre activité de 36 %, se félicite Patrick Monbrun. Nous travaillons principalement pour de grands groupes industriels qui ont besoin de flexibilité et nous demandent un fort volume d'intérimaires. »

Afin de trouver des candidats, cette société d'intérim sans agence, donc sans vitrine commerciale, multiplie les partenariats avec les agences locales pour l'emploi, les mairies, les conseils généraux et régionaux. « Contrairement aux agences classiques qui attendent les intérimaires, nous allons les chercher sur le terrain. Nous organisons ensuite des recrutements collectifs et nous faisons passer des tests aux candidats intéressés, précise le directeur général. À chaque fois, nous recrutons pour une seule entreprise de gros volumes d'intérimaires et c'est souvent cet argument qui pousse les collectivités à nous aider. »

Du côté des entreprises, le concept est d'autant plus séduisant que la société de travail temporaire leur fournit les compétences dont elles ont besoin et les décharge totalement de la gestion quotidienne des salariés. Recrutement et présélection, tests d'aptitude, paye, déclaration unique d'embauche, permanence sociale pour les intérimaires, la filiale de Randstad se charge de tout. « La réactivité de l'entreprise d'intérim est immédiate, reconnaît Jean-Marie Gros, directeur des ressources humaines de Vallourec et Mannesmann France, converti au principe depuis trois ans. L'implant a une meilleure connaissance de nos besoins, des métiers et de la culture de l'entreprise. Par ailleurs, les intérimaires ont leur employeur à proximité et nous ne nous chargeons plus de gérer les réclamations. La relation client-fournisseur en est grandement améliorée. »

Redéfinir les postes pour établir les profils

Plusieurs sites du groupe industriel installés à Vitry-le François, Maubeuge ou encore dans la région d'Auxerre accueillent ainsi un implant de Randstad. « Nous mettons à leur disposition un local au sein du département des ressources humaines. Randstad nous apporte une assistance administrative en temps réel. Ils peuvent recevoir les intérimaires et organiser les recrutements dans nos usines. » Reste qu'avant d'accueillir un implant, l'entreprise doit accepter que Randstad Inhouse Services pénètre sa logique industrielle. En clair, que l'entreprise de travail temporaire redéfinisse l'ensemble des postes de travail pour établir précisément les profils recherchés. « Nous sommes convaincus qu'une bonne adéquation de l'intérimaire au poste joue sensiblement sur l'amélioration de la productivité de l'entreprise, explique Patrick Monbrun. D'ailleurs, nous nous engageons auprès de nos clients à améliorer leur productivité et à leur fournir 95 % des intérimaires en quantité et en qualité. Si nous n'y parvenons pas, nous leur faisons une ristourne. »

Des engagements qui obligent également Randstad Inhouse Services à soigner ses relations avec les intérimaires et surtout à les fidéliser. Entretiens semestriels, formations pour un développement des compétences, Randstad utilise les mêmes leviers de fidélisation que les agences d'intérim classiques. « L'idée est bien sûr de constituer un vivier pour répondre aux besoins des bassins d'emploi sur lesquels nous intervenons. Notre problème est d'obtenir un taux de rétention d'intérimaires le plus élevé possible, sans pour autant être en infraction avec la législation, explique Patrick Monbrun. Nous faisons donc en sorte que nos salariés intérimaires soient multi-compétents pour être en mesure d'occuper différents postes de travail en fonction des besoins de nos clients. »

À l'heure actuelle, seul le groupe Randstad a poussé le concept de l'implant aussi loin sur le territoire français. Ses concurrents se contentant souvent de proposer des cellules administratives de gestion de la paie. Une frilosité qui pourrait s'expliquer aussi par les requalifications en contrats à durée indéterminée d'intérimaires du secteur de l'automobile, à l'instar de celle exigée par la Cour de cassation dans l'affaire Sovab, un sous-traitant de Renault, en janvier dernier.

Auteur

  • A.-C. G.