D'une pierre deux coups ! En se dotant, l'an dernier, d'un nouveau logiciel de recrutement, le groupe Thales entendait d'abord simplifier ses procédures d'embauche de nouveaux collaborateurs. Sur les 20 000 CV reçus chaque année au siège social, seuls 10 % sont, en effet, jugés dignes d'intérêt. D'où la nécessité, pour accélérer le traitement des candidatures, de disposer d'un outil informatique efficace (ActiveRecruiter, de Jobpartners). Sauf que le temps ainsi économisé doit surtout permettre aux recruteurs de… favoriser la mobilité interne. « En étant plus efficace sur le traitement administratif des candidatures, on récupère du temps pour mieux accompagner individuellement nos collaborateurs candidats à la mobilité », explique Louis-Yves Doucy, directeur des systèmes d'information RH.

Thales, qui s'est fixé comme objectif de pourvoir en interne 60 % des postes disponibles, a donc imposé une règle stricte à ses 250 recruteurs : toute offre doit systématiquement être proposée en interne. Pour postuler, les 32 000 collaborateurs français n'ont qu'à se connecter à l'intranet et y déposer leur dossier. En toute confidentialité s'ils le veulent : ils ne sont pas tenus d'en avertir leur supérieur hiérarchique. « On a poussé la logique jusqu'au bout. Le salarié peut rencontrer le responsable RH qui recrute sans en informer personne. Chez Thales, l'acte de mobilité est prioritaire car il est la clé du développement des compétences et de la fertilisation croisée de nos activités », précise Louis-Yves Doucy. Les collaborateurs peuvent non seulement postuler en direct en interrogeant la bourse électronique des emplois, mais aussi demander à être alertés si une offre susceptible de les intéresser est déposée sur le réseau.

Les postulants extérieurs à l'entreprise font, eux, acte de candidature depuis le site Web de Thales. Un système de présélection permet de classer leurs CV en fonction de critères définis par les recruteurs. Leurs candidatures suivent alors exactement le même traitement informatique que celles émanant de l'interne. Sauf que les recrutements opérés à l'extérieur nécessitent, au final, l'aval de la DRH France. En 2004, les trois quarts des 1 016 recrutements en CDI ont été pourvus en interne. Contre un peu plus de la moitié depuis le début de cette année.