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Vie des entreprises

Révolution managériale à la Sécu

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.09.2005 | E.B.

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L'externalisation de la GRH se développe

Crédit photo E.B.

En se dotant d'un répertoire des métiers, l'Ucanss entend asseoir les progressions salariales des agents sur les compétences plutôt que sur l'ancienneté.

Les salariés des quelque 500 organismes relevant de l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale (Ucanss) s'apprêtent à vivre une petite révolution. Finies, les augmentations automatiques prenant d'abord en compte l'ancienneté. À partir de 2006, ce sont les compétences qui seront mises en avant. L'accord relatif au dispositif de rémunération et à la classification des emplois signé en novembre 2004 par la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC prévoit non seulement « la prise en compte du développement des compétences professionnelles et le renforcement de la culture de l'évaluation », mais lie également rémunération et reconnaissance des compétences. Restait à évaluer correctement ces dernières. Avec le nouveau répertoire des métiers présenté en avril dernier, c'est désormais chose possible.

Élaboré grâce à l'implication d'environ 300 salariés, ce répertoire, présenté sur le site Internet de l'Ucanss, recense professions et métiers sous forme de fiches qui, chacune, détaille les métiers concernés et l'activité, sans aller jusqu'aux tâches concrètes, pour éviter une obsolescence trop rapide. Trois types de compétences sont également décrits : les savoirs, les savoir-faire et les savoir-faire relationnels. Un dictionnaire des compétences et des critères d'évaluation est aussi disponible. Pour une meilleure adaptation locale, les directeurs de caisse doivent constituer un référentiel propre à leur organisme en s'appuyant sur ces documents. Pratiquement, le système va s'articuler autour de l'entretien annuel d'évaluation et d'accompagnement. « Grâce aux documents et aux formations qui vont suivre, le manager et son collaborateur utiliseront un vocabulaire identique. L'attribution de points supplémentaires s'ajoutera au coefficient de base du salarié et viendra reconnaître les compétences qu'il a acquise set mises en œuvre. Cela se concrétisera par une augmentation salariale correspondante », explique Bernard Meunier, directeur adjoint de l'Ucanss. Un véritable bouleversement dans des organismes dont le management a toujours été très centralisé.

Attirer de nouvelles compétences

Pour la direction de l'Ucanss, il était nécessaire de modifier les critères d'avancement du personnel. « Les pouvoirs publics surveillent nos coûts de gestion alors que les utilisateurs exigent un meilleur service. Cela nécessite des compétences supplémentaires que nous devons développer en interne ou rechercher à l'extérieur », indique Bernard Meunier. Car l'âge moyen des salariés de la Sécurité sociale augmente. 54 000 agents, sur 180 000, ont plus de 50 ans. Avec le répertoire des métiers et le changement du mode de management, la Sécu peut espérer redynamiser la fin de carrière de ses quinquas, tout en présentant ses métiers de façon plus attractive sur le marché du travail pour remplacer les départs à la retraite.

Reste à savoir si les marges de manœuvre budgétaire des organismes de Sécurité sociale seront suffisantes. « Le nouveau système doit fonctionner à coûts constants, car le poids de l'ancienneté dans les augmentations de salaire va diminuer parallèlement à la prise en charge des compétences », affirme, serein, Bernard Meunier.

Auteur

  • E.B.