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De fortes têtes dans l’ombre des candidats

Actu | Eux | publié le : 01.02.2007 | Jean-Paul Coulange

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De fortes têtes dans l’ombre des candidats

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Portraits de ces experts qui peaufinent les programmes sociaux de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy.

PS Deux quadras de la génération Hollande

Au Parti socialiste, on a toujours excellé dans l’art de la synthèse. Mais il faudra bien du talent à l’entourage de Ségolène Royal pour bâtir sa plate-forme présidentielle. Autrement dit, faire un savant amalgame entre le projet législatif du PS pour 2007 (que la candidate socialiste ne peut décemment pas passer par pertes et profits), les comptes rendus des fameux « débats participatifs » chers à la présidente de Poitou-Charentes et les travaux des experts. Un exercice qui incombera notamment à Jean-Louis Bianco, pour la partie économique. « Ce sera d’abord une vision de la France, pas un programme détaillé ni un inventaire à la Prévert », résume Gaëtan Gorce, chargé de la « question centrale : le social ». Ce proche de François Hollande, rallié à la candidature de Ségolène, anime chaque semaine un brainstorming avec une trentaine de têtes bien faites sur les grands dossiers sociaux : emploi, santé, retraites… On y croise Michel Yahiel, actuel DRH de la Ville de Paris, Gilbert Cette, un ancien du cabinet Aubry (période 35 heures), Jacques Rigaudiat, ex-conseiller social de Matignon, sous le gouvernement Jospin, Pierre-Alain Muet, un ancien de l’OFCE, devenu adjoint au maire de Lyon, chargé du développement économique, voire Gilles Gateau, numéro deux de la DRH d’EDF, lui aussi passé par Matignon du temps de Lionel Jospin.

Par souci d’efficacité, le réseau Gorce a fusionné avec l’équipe d’Éric Besson, le « Monsieur Économie » au PS. Ces deux quadras s’entendent comme larrons en foire. Élus au Palais-Bourbon en 1997, lors du retour de la gauche au pouvoir, ils administrent tous les deux une commune rurale – La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, pour le premier ; Donzère, dans la Drôme, pour le second – et font partie de la relève au PS. Mais les comparaisons s’arrêtent là. Car si Gaëtan Gorce a suivi un parcours classique, alternant des postes en cabinets ministériels et dans la haute fonction publique, Éric Besson a fait l’essentiel de sa carrière dans le privé, de RVI à Vivendi, en passant par le magazine Challenges. Un atout pour l’artisan d’un projet qui entend « réconcilier les Français avec l’entreprise ».J.-P. C.

UMP Deux fines plumes pour une seule partition

Moins libéral ou plus social ? En attendant la copie que doit remettre Nicolas Sarkozy ce mois-ci, les exégètes se perdent en conjectures. Car le ministre de l’Intérieur a mis de l’eau dans le vin du programme de l’UMP. Maintien – même symbolique – de l’ISF, statu quo sur les 35 heures et la retraite à 60 ans, défense du pouvoir d’achat des Français, sans oublier celui des fonctionnaires… On est loin de la franche rupture sociale prônée par l’ancien ministre du Travail François Fillon, l’un des conseillers politiques du président de l’UMP. Ou des envolées d’un Nicolas Baverez sur la réforme de l’État et d’un Michel Pébereau sur la dette publique, deux experts très écoutés par Nicolas Sarkozy.

Dans cet apparent recentrage idéologique, qui peut s’avérer purement tactique, il faut voir la montée en puissance de l’ancien commissaire au Plan Henri Guaino, à qui l’on attribue la paternité de la « fracture sociale », version 1995. Digne représentant du gaullisme social, cet ancien conseiller de Philippe Séguin et de Charles Pasqua a imprimé sa marque sur les discours fondateurs de Nicolas Sarkozy, celui de Charleville-Mézières ou de la porte de Versailles. Une influence grandissante dont pâtit Emmanuelle Mignon, la patronne des études de l’UMP. Architecte du projet législatif, c’est elle qui a sollicité le gratin des experts, des universitaires, à l’instar de Pierre Cahuc ou des hauts fonctionnaires – par exemple Vincent Chriqui, dircab de Gérard Larcher, Christian Charpy, passé de Matignon à l’ANPE, ou Éric Aubry, un ancien des cabinets Fillon et Larcher –, et piloté groupes de travail et commissions thématiques.

Pilier de la rue La Boétie, siège de l’UMP, elle campe désormais au QG de la rue d’Enghien. Où elle cède souvent la plume à Guaino, dont elle n’a en commun qu’un passage à Sciences po. Parions que cette diplômée de l’Essec s’est étranglée – et que Guaino a bu du petit lait – lorsqu’elle a vu récemment Nicolas Sarkozy brocarder stock-options et autres golden parachutes. Jean-Paul Coulange

GAËTAN GORCE

48 ans.

1987

Diplômé de l’ENA.

1991-1995

Chargé de mission à Matignon auprès d’Édith Cresson puis à l’Élysée.

1997

Élu député de la Nièvre.

2006

Secrétaire national du PS à la riposte.

ÉRIC BESSON

48 ans.

1983

Responsable de la zone Afrique et Chine chez RVI.

1997

Élu député de la Drôme.

2000

Nommé secrétaire national du PS à l’emploi.

2006

Secrétaire national à l’économie et à la fiscalité.

HENRI GUAINO

49 ans.

1993

Chargé de mission auprès de Philippe Séguin à la présidence de l’Assemblée nationale.

1994

Conseiller auprès de Charles Pasqua Place Beauvau.

1995-1998

Commissaire au Plan.

2006

Conseiller maître à la Cour des comptes.

EMMANUELLE MIGNON

38 ans.

1995

Major de l’ENA.

2002

Conseillère juridique au ministère de l’Intérieur.

2004

Directrice des études à l’UMP.

2005

Nommée maître des requêtes au Conseil d’État.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange