L’heure de vérité a sonné. Le 7 septembre, patronat et syndicats entament le cœur des négociations sur la modernisation du marché du travail. « Un véritable défi de crédibilité », selon Marcel Grignard, chargé de la politique revendicative à la CFDT. Après avoir arraché, en début d’année, un droit à la concertation avant tout projet de loi à caractère social, les partenaires sociaux sont attendus au tournant. Qu’ils aboutissent à un compromis bancal ou, pis, à un relevé de désaccords, et le gouvernement aura beau jeu de reprendre la main.

Sommés de s’entendre, patronat et syndicats ne vont pourtant pas avoir la tâche facile. Car les sujets qu’ils ont à traiter sont d’une redoutable complexité : sécurisation des parcours professionnels, refonte du système d’assurance chômage, fusion de l’ANPE et de l’Unedic, mise en place du contrat de travail unique… Des dossiers potentiellement explosifs, qui donneront aux éventuels tenants du statu quo de nombreux angles d’attaque, surtout à un an des élections prud’homales.

Autant dire que le patronat et les syndicats n’auront pas trop d’un rendez-vous hebdomadaire, chaque vendredi, jusqu’à la fin de l’année, pour tenter d’aboutir. Selon les modalités retenues lors de leur précédente rencontre, le 4 juillet, ils devraient alterner séances techniques et plénières. Côté patronal, on ne croit guère la CGT capable de suffisamment d’audace pour être un élément moteur dans les négociations. Mais on ne désespère pas de faire rentrer la CGT-FO dans le jeu contractuel. Le paraphe de la centrale de Jean-Claude Mailly donnerait en effet un relief particulier à un éventuel projet d’accord, en élargissant la traditionnelle liste des signataires potentiels.