A la rentrée, on achète des habits neufs. Dans les formations RH comme ailleurs. Et cette année le renouveau des masters (bac + 5) en ressources humaines passe par une plus grande proximité avec l’actualité, la volonté de se doter d’un label d’excellence et un emballement confirmé pour la formation en alternance. Un goût pour l’apprentissage et les contrats de professionnalisation qui n’est pas seulement lié aux subventions octroyées par le ministère aux structures qui les pratiquent.

Le master le plus réputé, celui du Ciffop de Paris II, montre la voie depuis des années. Ce qui incite les étudiants à plébisciter le genre et pousse les responsables de formation à s’y engouffrer. S’ils n’étaient que 6 sur les 45 formations initiales à pratiquer l’alternance en 2005 (voir Liaisons sociales magazine n° 64), ils sont plus d’une vingtaine cette rentrée. C’est le cas de l’université de Lille 1 ou de l’IAE de Poitiers, qui ouvrent leurs masters respectifs à l’apprentissage. Quant à ceux qui ont déjà tenté l’expérience, ils récidivent et en sont ravis. « Il y a trois ans, nous commencions avec 3 étudiants. Cette année, nous en intégrons 28, se réjouit Gilles Verrier, coresponsable du master GRH de Sciences po. Suivra sans doute une deuxième promotion l’an prochain. »

Les étudiants en RH du millésime 2007-2008 auront donc un pied dans l’entreprise et un autre à l’école, mais certains seront également intarissables sur les sujets d’actualité. Pas pour en faire des pros de l’info, « mais pour les préparer à affronter les problématiques actuelles », corrige Franck Brillet. Dans son master Stratégie de l’entreprise de Tours, on mettra notamment l’accent sur l’accompagnement des restructurations ou encore les limites de la parité. À Sciences po, sept thèmes d’actualité, dont le choc démographique, feront l’objet de débats en amphi en présence de praticiens de l’entreprise.

Programme de rentrée chargé également pour Référence RH. Ce réseau de responsables de formations de troisième cycle, universitaires et de grandes écoles, avait décidé il y a deux ans d’auditer ses membres afin de décerner son accréditation aux seuls masters conformes à ses critères de qualité. Un ménage nécessaire, selon François Gueuze, porte-parole du réseau, « car il y a trop de faux masters, trop de diplômés ; nous voulons aider les entreprises à repérer les vrais experts ». Tout juste accrédité, le master de l’IAE de Rennes devrait être suivi par sept autres cette année. « Nous devrions avoir audité tout le monde d’ici à trois ans », espère François Gueuze.