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Idées

Les partenaires sociaux au premier plan

Idées | Bloc-notes | publié le : 01.12.2007 | Bernard Brunhes

IL Y AURA UN APRÈS-UIMM

L’affaire des « mécomptes » de l’UIMM va peut-être permettre de poser sur la table la question du financement et de la gestion des organisations syndicales. Et on ne parle pas ici des seules centrales ouvrières : les syndicats patronaux posent – en voilà la preuve – au moins autant de questions.

Comme toujours, la situation des finances, des comptes et des budgets n’est que le reflet de la réalité : là où l’argent est noir, rouge ou sale, il recouvre un monde opaque, douteux et déstructuré. Des syndicats de salariés sans cotisants, des organisations patronales insuffisamment démocratiques, un méli-mélo de négociations qui sont plus souvent bavardages sans fin et jeux tactiques masqués que réelle recherche de compromis efficaces ; beaucoup d’hypocrisie et de faux-semblants. Les rapports sur le dialogue social et la représentativité syndicale se suivent et se ressemblent, mais rien ne bouge. L’accident UIMM sera-t-il l’élément déclencheur de la réforme d’un jeu social qui s’obstine à empêcher ce pays d’évoluer ?

DROIT SOCIAL : QUELLE RÉFORME ?

Denis Gautier-Sauvagnac a laissé son fauteuil de négociateur du Medef à Cathy Kopp, DRH du groupe Accor. On passe des professions de l’industrie mécanique à celles des services. Cela va-t-il changer les données de la négociation ? Probablement. Avec un nouvel acteur central, ce n’est pas la même pièce que l’on va écrire. Dès maintenant, il semble que les dossiers avancent, lentement mais sûrement. Il faudra bien trouver des compromis pour parvenir à cette « flexicurité », objet de tous les espoirs. Mais il faut être lucide : les négociations ont pour objet principal d’améliorer la flexibilité. La sécurité, de son côté, dépend essentiellement de l’État, lui seul pouvant mettre en place les outils de formation, de reconversion, de gestion du marché du travail, d’accompagnement personnel des salariés en rupture d’emploi… Il ne suffit pas que les partenaires sociaux soient raisonnables. Il faut aussi que l’État s’y mette.

TRAINS À L’ARRÊT

Lorsque j’écris ces lignes, je ne sais encore comment se finira la grève de la SNCF (rejointe par la RATP). Mais l’impression de déjà-vu est un peu fatigante. D’un côté, le gouvernement entend montrer, au-delà même de l’objet du conflit, qu’il ne se laissera pas intimider par les syndicats et les grévistes. De l’autre, les centrales syndicales les plus responsables se heurtent à la surenchère des radicaux, entraînés par des militants trotskistes. Ceux-ci se sentent plus forts avec le poids pris par une extrême gauche installée sur le terrain déserté par un PS en pleine crise.

Les cheminots savent bien qu’ils perdront des plumes dans la réforme envisagée. Mais ils savent aussi qu’ils n’échapperont pas à l’allongement de la durée de cotisation, comme tout le monde. Ils savent enfin que le reste des règles qui régissent leurs retraites est négociable : beaucoup de dossiers sur lesquels le gouvernement et les entreprises se sont dits ouverts.

Alors, à quand la sortie de crise ? Peut-on passer rapidement d’un jeu inutile et coûteux – pour les grévistes comme pour les usagers – à un traitement raisonnable de la question posée ?

Auteur

  • Bernard Brunhes