Vieux routier de la CGT, Christian Larose se livre à une critique en règle de la manière dont sont conduites aujourd’hui les négociations interprofessionnelles, prenant exemple de celle sur le marché du travail, pourtant conclue par un accord. « Méthodes indignes », « sinistre comédie », sa conclusion est sans appel. Pour sa part, Marie-Laure Morin, conseillère à la chambre sociale de la Cour de cassation, s’interroge sur les conditions qui font qu’un accord collectif puisse devenir source de règles collectives s’imposant aux contrats de travail. Enfin, Jean-Emmanuel Ray dresse une synthèse des évolutions en cours : bilan du « droit d’opposition », accords-cadres, modifications du champ contractuel, complexe problème de la représentativité… Un rendez-vous indispensable.
Rédacteur en chef de la revue des jésuites, Pierre de Charentenay analyse l’étrange chape de pessimisme qui s’est abattue sur la France. « Nous avons perdu la capacité de nous gouverner. L’avenir nous paraît redoutable. La perspective de grands projets se serait dissipée. » Parmi les priorités les plus urgentes, Pierre de Charentenay cite la réforme de l’État, « nœud de la synthèse sociale-libérale-démocratique ». Dans le même numéro, Jean-Claude Guillebaud s’attaque aux dérives de ce qu’il nomme le « différentialisme », c’est-à-dire les thèses soutenant que toutes les civilisations se valent.
La publication d’Hugues de Jouvenel a mis la main sur une étude fort instructive comparant les valeurs et les modes de vie des jeunes Européens dans 17 pays. Tous accordent une place plus importante à l’épanouissement personnel, à l’argent, au statut et à la notoriété. Les jeunes d’aujourd’hui sont avant tout préoccupés par la qualité de leur vie, même si la valeur travail est en nette hausse. L’état du monde les angoisse bien au-delà de ce qu’ont pu ressentir les générations des années 70 et 80. Même s’ils sont plutôt optimistes quant à leur propre avenir. Un chiffre vient nuancer un tableau souvent trop noirci : c’est dans notre pays que la part des jeunes de 16 à 29 ans désireux d’avoir des enfants dans les quinze années à venir est la plus élevée. Ce qui témoigne d’une certaine confiance dans le futur.
L’emploi des seniors constitue, pour l’ensemble des pays occidentaux, et en premier lieu la France, un des principaux enjeux des politiques publiques. La revue de l’Insee aborde le sujet à travers plusieurs items. Parmi les thèmes privilégiés, celui de la pénibilité : si les seniors au travail sont généralement en meilleure santé que les autres, ceux qui connaissent de mauvaises conditions de travail sont aussi ceux qui tombent le plus facilement malades. La satisfaction au travail, ensuite, s’avère décisive dans le choix de rester actif ou de partir à la retraite.
