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Le journal des ressources humaines

“Retirer la collecte aux Opca”

Le journal des ressources humaines | formation | publié le : 01.11.2008 | Domitille Arrivet

Maurice Pangaud, président de l’association Ariane C & M, dont la mission est de promouvoir la formation des cadres et des dirigeants, fait 10 propositions pour réformer la formation continue.

Quel a été le moteur de vos réflexions ?

En France, depuis les années 70, les politiques privilégient la formation continue des chômeurs et des personnels non qualifiés. Encore aujourd’hui, les rapports que la chambre de commerce et d’industrie de Paris, le Sénat ou l’Institut Montaigne ont produits vont dans ce sens. On s’intéresse à la dimension individuelle, sans tenir compte de la dimension économique. C’est une aberration. Ce sont les entreprises, et notamment les PME, qui sont les moteurs de la croissance et de la création d’emploi. Pour améliorer leur compétitivité, il est indispensable de former aussi les cadres et les dirigeants. Surtout dans les petites entreprises, qui n’ont pas assez accès à la formation continue pour des questions de coût et de temps.

Quelles propositions formulez-vous concrètement ?

Nous voulons inscrire le caractère stratégique de la formation des cadres et des dirigeants dans les textes législatifs et soumettre les actions engagées à une évaluation parlementaire régulière, quels que soient les publics concernés. Ensuite, nous proposons d’accompagner l’effort de formation professionnelle des PME en leur allouant un crédit d’impôt limité à 1,5 % de la masse salariale. Cela leur permettrait de disposer d’un budget deux fois plus important pour ces investissements en formation. Nous souhaitons aussi voir supprimée l’intervention des Opca dans la collecte des fonds, et convertir les Opca régionaux à la distribution des ressources et à l’accompagnement des entreprises. Enfin, nous voudrions créer un label qui attesterait l’agrément des prestataires de formation afin de les rendre plus transparents aux yeux des entreprises et des salariés.

Ces réformes ne sont guère consensuelles…

Ce n’est pas notre problème. Nous travaillons dans l’intérêt général et indépendamment des partenaires sociaux qui, puisqu’ils gèrent le système de la formation, se doivent d’être consensuels. Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés par le gouvernement. Nous verrons si nous serons entendus…

Auteur

  • Domitille Arrivet