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Le secteur de la petite enfance engage sa rénovation sociale

Marché de l'emploi | publié le : 11.06.2023 | Benjamin d'Alguerre

Le secteur de la petite enfance engage sa rénovation sociale

Le secteur de la petite enfance engage sa rénovation sociale.

Crédit photo Drazen / Adobe stock

Harmonisation des conventions collectives, revalorisation des grilles salariales ou politique d’amélioration des conditions de travail sont à l’agenda des partenaires sociaux qui viennent d’acter le principe d’une construction d’un nouveau socle social pour le secteur de l’accueil de la jeune enfance. À conditions cependant que l’État suive financièrement.

Le grand chantier de rénovation du secteur de la petite enfance est engagé. Le 7 juin dernier, à l’issue d’une série de concertations engagées fin 2021, les partenaires sociaux représentatifs dans les différentes branches de l’accueil du jeune enfant se sont entendus, dans un document que Liaisons Sociales Magazine a pu consulter, pour mettre en place un « socle social commun » à tous les salariés du secteur. Un projet qui vise notamment à doter ces professionnels d’une convention collective commune – il en existe actuellement neuf et certains salariés ne sont même pas couverts par l’une d’entre elles – pour mettre un peu d’ordre dans le marigot des nomenclatures des métiers (« assistant petite enfance », « animateur petite enfance », « aide auxiliaire de puériculture », « assistant de puériculture », « animateur d’éveil », « assistant animation », « aide maternelle » ou encore « accompagnant éducatif petite enfance » désignent peu ou prou la même fonction) et de revoir à la hausse les grilles de rémunérations de professions à la population vieillissante et qui peinent à attirer les jeunes générations. Une politique d’attractivité générale, donc, qui devrait s’accompagner de mesures en faveur de la qualité de vie au travail, de la formation et de l’évolution des carrières, ou encore de primes à destination des salariés du secteur, qu’ils exercent en établissement ou à domicile, au sein du secteur associatif, coopératif ou pour des employeurs privés.

Les aides de l'État attendues avant l'été

Mais l’attractivité a un coût. Et dans un secteur à budgets contraints, les partenaires sociaux entendent bien que l’État accompagne financièrement le développement de cette politique de branche dans le cadre de la future convention d’objectifs et de gestion 2023–2027 que les pouvoirs publics devraient prochainement signer avec la Caisse nationale des allocations familiales cet été. « Cet accompagnement conditionne le respect des engagements et vise à compenser en intégralité pour les employeurs les revalorisations salariales décidées au niveau des branches et effectivement mises en œuvre par les employeurs » indiquent les organisations signataires. Des aides que l’État doit s’engager à verser avant même la signature du futur accord de méthode qui doit donner le go à l’ouverture des négociations et qui seraient distribuées aux employeurs au fur et à mesure de l’entrée en vigueur des augmentations salariales.

Calendrier

Nonobstant la réponse de l’exécutif, le calendrier, lui, est déjà calé. Accord de méthode financier avec l’État, couverture de tous les salariés des crèches par une convention collective, ouverture de la négo QVCT ou encore définition des politiques de formation seront à l’agenda de la fin 2023. 2024 devrait voir le bouclage de la négociation qualité de vie et conditions de travail entamée l’année précédente, la mise en place effective des dispositifs de formation et la création d’un socle commun de mobilité interbranches. Enfin, 2026 devrait être l’année de l’entrée dans le dur de la négociation sur les grilles de salaires. Il y a du boulot.

 

 

 

 

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre