Les 2 100 lycées professionnels que compte la France accueillent 621 000 élèves, soit un tiers d’une classe d’âge. En dépit des besoins croissants que vont générer la réindustrialisation ainsi que la transition écologique et énergétique, ils sont loin de satisfaire les attentes des filières qui recherchent des profils formés. En effet, selon l’enquête Génération 2020 du Cereq, un tiers (33 %) des lycéens professionnels quittent leur établissement sans avoir obtenu le baccalauréat ou un équivalent, 24 % décrochent et sortent sans diplôme et 9 % choisissent de se réorienter pour obtenir un diplôme de niveau inférieur.

La même étude précise que 28 % des lycéens s’engagent dans des études supérieures. Parmi eux, 12 % décrochent et cessent leur parcours sans diplôme, mais 16 % l’obtiennent. Enfin, 39 % des lycéens préfèrent entrer sur le marché du travail après avoir obtenu un baccalauréat professionnel. Parmi eux, 29 % intègrent la vie active directement après l’obtention de leur diplôme et 10 % choisissent d’abord de suivre une formation secondaire complémentaire.

Certains facteurs peuvent expliquer ces résultats. Il apparaît ainsi que le décrochage scolaire est presque 10 fois plus fréquent au lycée professionnel qu’au lycée général. Cette situation tient sans doute à deux facteurs. Le premier est la maîtrise fragile du français à l'entrée en seconde. Elle se manifeste parmi 40 % des élèves qui poursuivent leurs études en lycée professionnel, alors que 6 % seulement des élèves en lycée général et technologique se trouvent dans cette situation. Le second a trait à la maîtrise des mathématiques. Elle est fragile pour 70 % des élèves de lycée professionnel, alors qu’elle ne touche que 20 % des élèves se trouvant en lycée général et technologique.

Tous ces paramètres ont un impact sur les chances d’accès à l’emploi. Alors que 28 % des jeunes ayant obtenu un CAP réussissent à s’insérer sur le marché de l’emploi six mois après leur sortie de l’école, le taux pour ceux ayant obtenu un baccalauréat professionnel atteint 40 %. Un écart important s’observe aussi pour ceux qui n’ont pas obtenu leur diplôme. Si 16 % des jeunes n’ayant pas obtenu de CAP s’insèrent professionnellement, ce taux monte à 30 % pour ceux qui n’ont pas obtenu de baccalauréat professionnel. Trois domaines se détachent parmi lesquels les diplômés peuvent le plus facilement trouver un emploi. Six mois après la fin de leurs études, les meilleurs taux d’emploi sont la spécialité transport, manutention et magasinage (50 %), suivie de près par le secteur des technologies industrielles (49 %) et les domaines de la coiffure/esthétique ainsi que l’énergie, la chimie et la métallurgie (47 %).