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25 % des entreprises proposent une digital workplace

Digitale | publié le : 05.06.2023 | Gilmar Sequeira Martins

25 % des entreprises proposent une digital workplace

25 % des entreprises proposent une digital workplace

Crédit photo Andrey Popov / Adobe stock

Tous les actifs connectés ? Pas encore, tant s’en faut. Selon le dernier baromètre de l’Observatoire intranet et communication digitale, la généralisation de la « digital workplace » reste un horizon lointain. Or, la diffusion croissante de l’IA générative pourrait placer toutes les parties prenantes dans une configuration a priori plus simple, mais qui soulève des questions inédites.

À quel stade se trouve la transformation digitale ? Le dernier baromètre de l’Observatoire intranet de communication digitale diffusé par Arctus permet d’avoir une vue plus précise de la situation. Première surprise, et de taille : la moitié des entreprises déclarent avoir des employés « non connectés » qui, de leur côté, déclarent presque tous (93 %) ne pas se sentir concernés par le digital. Le baromètre pointe deux motifs majeurs à cette situation : le manque de temps pour consulter ou rechercher des informations (52 %) ainsi que des compétences digitales limitées dans le contexte professionnel (51 %).

Autre enseignement majeur : les utilisateurs les plus satisfaits sont ceux à qui est proposée une « digital workplace », soit un dispositif regroupant l’ensemble des applications et données dont ils ont besoin pour travailler efficacement. À peine un quart (25 %) des entreprises propose un tel système. Le baromètre note par ailleurs que l’appellation « digital workplace », au sens de dispositif digital interne unifié, ne s’impose pas dans les échanges portant sur ce domaine. Les intranets classiques destinés avant tout à diffuser de l’information (dits « info-com ») restent dominants (37 %) en dépit du moindre niveau de satisfaction des salariés. Plus encourageant : près d’un tiers (27 %) des organisations a déjà adopté des systèmes plus évolués du type « intranet collaboratif ou communautaire » et plus d’une sur dix (11 %) s’est dotée d’un « réseau social interne ». Quant aux entreprises ayant déployé un Employee Experience Platform (EXP), elles restent très minoritaires (4 %). Globalement, le baromètre note que la tendance à la « fragmentation » des dispositifs, déjà relevée en 2021, se poursuit.

En parallèle, les relations entre digital et amélioration de la qualité de vie au travail (QVT) se distendent. Alors que la pandémie avait répandu à des nouveaux publics des usages, de sorte que 36 % des personnes interrogées estimaient qu’ils contribuaient à améliorer la QVT, ils ne sont plus que 16 % à partager cet avis en 2023. Les auteurs du baromètre en tirent deux conclusions : d’abord, que les bénéfices du digital sont désormais intégrés dans le travail quotidien et n’apparaissent plus comme des améliorations ; ensuite, que les prochaines pistes d’amélioration de la QVT sont plutôt à chercher dans l’évolution de l’organisation et l’adaptation du management, le tout associé à une approche maîtrisée de l’usage de l’IA.

D’autres constats soulèvent des difficultés récurrentes. Ainsi, les objectifs que poursuivent les entreprises et les attentes des collaborateurs vis-à-vis des outils digitaux restent éloignés. Alors que les premières attendent des intranets qu’ils fluidifient la communication interne (69 %) et augmentent l’efficacité opérationnelle (59 %), les seconds en attendent un développement du lien social (59 %) et un levier d’engagement et de fidélisation (36 %).

L’étude note par ailleurs deux mouvements antagonistes. Alors que l’hégémonie de l’éditeur Microsoft se consolide, puisque 79 % des entreprises utilisent ses outils et que sa part de marché a progressé de 7 points depuis 2021, une minorité déjà notable (14 %) a opté pour un autre éditeur ou même la suite bureautique de Google. Trois arguments sont avancés par ces entreprises : la souveraineté numérique dans plus de trois quarts des réponses (76 %), mais aussi le souhait de ne pas dépendre des « Gafam » (60 %) ou encore des considérations de coût (55 %).

Le baromètre note enfin que l’IA générative se diffuse parmi les organisations avec deux conséquences. Le langage naturel va sans doute devenir l’interface la plus courante dans les échanges avec les systèmes d’IA, ce qui s'accompagnera sans doute d'une augmentation massive de la production de contenus. Les auteurs postulent que les directions de la communication vont voir renforcer leur rôle quant à la qualité des informations et des publications. Le baromètre n’aborde pas la question de savoir si les IA conversationnels pourraient devenir la porte d’entrée unifiée des différents systèmes actuellement déployés (intranets classiques « info-com » ou collaboratifs, réseaux sociaux internes). Si tel était le cas, la question de leur homogénéisation ou amélioration se poserait avec un degré d’urgence bien plus faible.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins