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Digital : les femmes encore freinées par les représentations

Digitale | publié le : 13.04.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Multi exposure of woman hands working on computer and data theme

Les femmes restent très minoritaires dans l’univers de la tech puisqu’elles constituent en moyenne moins d’un cinquième des effectifs. Une étude de Ironhack menée plus de 3 870 personnes entre le 16 et 28 mars 2022 apporte un éclairage sur les mécanismes qui perpétuent cette situation. Parmi les raisons invoquées pour expliquer la faiblesse de la représentation des femmes, les sondés choisissent en priorité l’éducation : les trois quarts (74 %) d’entre eux estiment que les filles ne sont pas élevées ou éduquées pour s’intéresser aux métiers du numérique. Les sondés sont presque aussi nombreux (71 %) à estimer que ces métiers attirent beaucoup plus de candidats, ce qui laisserait moins de places disponibles pour des femmes. Une moitié d’entre eux (55 %) estiment par ailleurs que les femmes se sentent "illégitimes" pour exercer ces métiers et se tournent donc vers d’autres filières où elles se sentiront plus à l’aise.

Les représentations du rôle des femmes dans l’univers de la tech semblent jouer un rôle non négligeable. Ainsi, 59 % des sondés seulement estiment que les femmes peuvent être "aussi douées que les hommes dans les métiers liés au numérique". Autrement dit : plus de quatre sondés sur dix estiment que tel n’est pas le cas. Avec quels arguments soutiennent-ils leur opinion ? Pour trois quarts d’entre eux (76 %), les hommes sont "naturellement plus doués pour l’informatique". Plus de six sur dix (64 %) avancent par ailleurs que ces métiers sont "plus compliqués pour les femmes". Enfin, la moitié (52 %) estime que c’est avant tout un "facteur culturel" qui oriente davantage les hommes vers les métiers du numérique, et 47 % considèrent simplement que les "femmes préfèrent d’autres métiers".

L’orientation des filles vers le numérique est d’autant moins évidente que les parents n’y sont guère favorables. Près de six sur dix (58 %) affirment en effet qu’ils n’inciteraient pas leur enfant à s’orienter vers une formation technologique et 61 % précisent qu’ils préfèrent l’orienter vers un métier plus facile. Curieusement, 58 % d’entre eux invoquent la crainte que les métiers du numérique soient trop recherchés ce qui réduirait d’autant les débouchés potentiels. Autre frein repéré par l’étude : le coût de ces études, jugées "très chères" par 58 % des sondés ou "trop longues" pour 44 %. Enfin, plus de quatre sondés sur dix (41 %) estiment que ces secteurs sont "très anxiogènes et difficiles pour les femmes". Tout n’est pas perdu pour autant ! Les mentalités montrent en effet des signes d’évolution puisque 42 % des sondés qui orienteraient leur fille vers les métiers du numérique avancent des arguments de poids : 74 % estiment que ce sont des métiers d’avenir avec des salaires plus intéressants (68 %) et que la place des femmes va naturellement augmenter dans l’avenir (61 %).

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins