Quel type de métier retrouvent les personnes passées par une période de chômage ? Restent-elles dans leur domaine professionnel initial ou bien évoluent-elles vers d’autres horizons ? Une étude de Pôle emploi diffusée en juillet explore cette question. Elle révèle d’emblée que le phénomène de retour à l’emploi concerne une large partie de la population puisque plus de 4,3 millions de retours à l’emploi sur des contrats de travail d’une durée supérieure à un mois ont été enregistrés en 2019. Au total, ils ont bénéficié à 2,4 millions de demandeurs d’emploi. L’analyse statistique menée sur ces mouvements souligne que dix métiers concentrent près de la moitié des emplois retrouvés et note que les métiers de service aux particuliers et aux collectivités et de l’hôtellerie-restauration sont surreprésentés. Par ailleurs, il s’avère qu’hommes et femmes s’orientent vers des spécialités professionnelles différentes. Dernier enseignement clé de cette étude : les femmes ainsi que les jeunes demandeurs disposent d’un choix plus restreint en matière d’orientation vers d’autres métiers.

L’étude souligne que sept domaines professionnels concentrent 75 % des emplois d’une durée de plus d’un mois retrouvés par les demandeurs d’emploi. La liste comprend les services aux particuliers et aux collectivités2 (13,2 %, une valeur plus élevée que le poids de ce domaine dans l’ensemble des emplois du secteur privé qui se limite à 8 %), le commerce (12,8 %), le transport, la logistique et tourisme (12,7 %), la gestion-administration des entreprises (11,4 %), l’hôtellerie-restauration-alimentation (10,9 % contre 5,6 % dans l’ensemble des emplois), le bâtiment et travaux publics (7,9 % avec une forte proportion de contrats d'un à moins de six mois) et le domaine de l’industrie de process (5,9 %). C’est dans le secteur de la communication, information, art et spectacle que se rencontre la part la plus élevée de contrats de 1 à moins de 6 mois parmi les emplois retrouvés (62,6 %), suivi par le bâtiment et travaux publics (58,5 %), suivi de près par le secteur de la mécanique et du travail des métaux (58,2 %). Sur les 20 secteurs professionnels analysés, la moyenne s’établit à 40,2 %.

S’agissant des différences entre hommes et femmes, il apparaît que les secondes retrouvent beaucoup plus fréquemment des emplois dans les services aux particuliers et aux collectivités (18,6 %) que les premiers (8,4 %). Le même phénomène se vérifie dans métiers du commerce (17,0 % contre 9,0 % pour les hommes) et de la gestion-administration des entreprises (18,3 % contre 5,2 % pour les hommes). Inversement, les hommes retrouvent plus fréquemment un emploi dans les métiers du transport, de la logistique et du tourisme (18,5 % des emplois retrouvés contre 6,2 % pour les femmes), et dans ceux du bâtiment et travaux publics (14,5 % contre 0,7 % des emplois retrouvés par les femmes). Les femmes retrouvent des emplois dans un nombre de métiers plus réduit que les hommes. L’étude relève en effet que les premiers métiers les plus exercés par les femmes représentent 57,7 % des emplois retrouvés pour les femmes contre 47,9 % pour les hommes. Une polarisation aussi prononcée se retrouve chez les jeunes de moins de 25 ans : plus de la moitié (56,3 %) retrouvent un emploi dans dix métiers alors que c’est le cas de 47,5 % seulement des 35-49 ans. Parmi les métiers les plus fréquemment retrouvés par les demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans figurent ceux de caissier et d’employé de libre-service, ce qui n’est pas le cas chez les personnes âgées de plus de 35 ans. Enfin, les activités de maraîcher, jardinier ou viticulteurs se retrouvent en 5^e position chez les 50 ans ou plus alors qu’ils sont absents des dix métiers le plus souvent retrouvés par les personnes plus jeunes.