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Le Groupe IGS mise sur les contrats pro expérimentaux pour remettre les NEETs en activité

Emploi & mobilité | publié le : 29.04.2022 | Benjamin d’Alguerre

850 jeunes NEETs franciliens sont amenés à rejoindre "La conquête des possibles", un programme de remise à jour des connaissances avant reprise d’emploi ou retour en formation développé par le Groupe IGS qui mise sur les contrats de professionnalisation expérimentaux pour atteindre ses objectifs.

L’Île-de-France compterait près de 270 000 "Neets", ces jeunes sans diplômes, sans emploi et sans formation. Un chiffre aggravé par la crise sanitaire qui a contraint les jeunes aux études à distance et donc multiplié les cas de décrochages. C’est justement pour repêcher ces publics que le Gouvernement a, dès le lendemain de la pandémie, donné un coup de pouce aux appels à projets du plan d’investissement dans les compétences (PIC) et lancé dans la foulée le Contrat d’engagement jeune, le 1er mars 2022. Aujourd’hui, le dispositif vient de recenser son 70 000e inscrit, selon Thibault Guilluy, haut-commissaire à l’inclusion et à l’engagement des entreprises.

Pour autant, beaucoup restent encore sur le carreau. Et les initiatives pour les remettre dans le circuit se multiplient. Parmi elles, le programme "Conquête des possibles", mis en place par l’IGS-ADIP, la filiale "inclusion" du Groupe IGS. Financé pour moitié au titre de l’appel à projet 100 % inclusion du PIC, le dispositif mis en place en février 2021 vise à remettre le pied à l’étrier à quelque 850 jeunes (16-29 ans) d’ici à décembre 2024 et d’en placer 650 dans l’emploi. La méthode : des coachings groupés pour une quarantaine d’entre eux chaque mois réalisés au sein des infrastructures de l’IGS dans le 10e arrondissement. 23 jours à chaque fois "organisés en deux séquences : une première de huit jours consacrée à des activités variées de développement personnel suivie d’un bilan personnalisé et enchaînant sur une seconde session, de 15 jours cette fois, dédiée à la mise en place d’un plan d’action orienté vers le retour en formation – ou en emploi – durable du jeune", explique Philippe Le Bourbouach, responsable du projet au sein de l’IGS. "Lors des premières phases du dispositif, les deux séquences étaient plus éloignées dans le temps. Nous les avons rapprochées car nous perdions des jeunes en route", précise Nicole Mayette, déléguée aux relations extérieures Groupe. S’il visait initialement les seuls publics infra-Bac, le programme peut aussi s’adresser aux "oubliés de Parcoussup", à savoir des personnes dotées d’un niveau Bac + 4 mais ayant vu leur orientation stoppée par le Covid.

Originalité du dispositif, il prévoit, à l’issue du parcours de coaching, l’intégration des jeunes dans un "contrat de professionnalisation expérimental" soit un parcours de 150 à 400 heures de formation ne débouchant pas nécessairement sur une certification, mais permettant aux jeunes de se remettre à niveau avant d’envisager le retour effectif dans un cycle de formation professionnalisant. "Pour l’essentiel, ces contrats sont signés dans les entreprises figurant dans le périmètre de quatre Opco : Akto, Opco EP, Opcommerce et Mobilités", détaille Philippe Le Bourbouach. Si le parcours a pour finalité le retour à l’emploi, il présente aussi une valeur pédagogique pour les jeunes, mais aussi pour les futurs recruteurs, souligne Nicole Mayette : confrontés à des publics qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de recruter, les RH d’entreprises "sont incités à développer une démarche plus inclusive dans leurs processus de recrutement", ajoute la déléguée aux relations extérieures de l’IGS. L’accompagnement des jeunes ne s’arrête d’ailleurs pas après les 23 jours de formation. "Nous suivons leur évolution à un, six et neuf mois", précise Philippe Le Bourbouach. D’ici l’été, le groupe IGS et ses partenaires (Afec, Aef, Onisep) devraient bénéficier de premières statistiques chiffrées pour déterminer les niveaux de retour à l’emploi ou de décrochage.

Reste le principal défi de l’opération : "sourcer" les jeunes destinés à intégrer le programme et les convaincre de s’y intégrer. Le Groupe a ainsi développé un "réseau" de recruteurs. Aujourd’hui, ils sont cinq, souvent issus d’un profil socio-éducatif et rémunérés, et écument les associations de quartiers pour dénicher les décrocheurs et leur proposer de s’engager dans le parcours. "Il faut aller chercher ces invisibles là où ils sont, c’est pourquoi nous misons sur de bons connaisseurs de leurs quartiers", assure Jean-Marc Mormeck, délégué aux quartiers populaires de la région Île-de-France et associé de l’opération. En affinant son recrutement dans les temps à venir et en renforçant son réseau, l’IGS espère porter le nombre de membres de chaque promotion de 40 à 60.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre