Quelle importance accorder aux "soft skills" ? Capitale, estime le dernier document de travail de France Stratégie. D’emblée, ses auteurs posent que "la capacité d’analyse et d’innovation constitue la plus importante des dix principales compétences professionnelles de demain" et que les compétences transversales des équipes en charge de l’innovation et de la transformation des organisations figurent parmi les clés du succès. Ces soft skills sont jugées d’autant plus critiques qu’il existe désormais un écart entre les compétences des salariés et celles que les postes occupés requièrent. Comment l’expliquer ? D’abord par le fait que "les dispositifs d’évaluation des compétences – de même que les formations à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur – restent largement focalisés sur des capacités techniques".

Que faire ? Les auteurs émettent sept recommandations pour renverser la vapeur. D’abord, sensibiliser et former aux soft skills pour transformer et innover dès la formation initiale.

En priorité, il faudrait développer sept soft skills pivots face à l’innovation : communication, collaboration, pensée rationnelle, extraversion, persévérance, ouverture et empathie cognitive ; trois soft skills différenciatrices pour innover : convergence, divergence et tolérance à l’ambiguïté; une soft skill impensée : la réflexivité, en particulier dans le cadre d’une démarche d’apprentissage, ou plus globalement d’appropriation des compétences. Après la seconde recommandation, qui consiste à intégrer les soft skills et les méthodes de pédagogie active à la formation professionnelle, le document préconise de faire de la diversité disciplinaire et culturelle une force exploratoire dans le travail d’innovation. En quatrième point, les auteurs recommandent de former les managers de proximité aux outils et indicateurs d’évaluation qualitatifs car les analyses ont montré l’importance du soutien des managers de proximité comme un moteur d’innovation.

La cinquième recommandation propose d’inclure dans les missions professionnelles des possibilités d’appropriation personnelle du poste de travail et d’exploration des environnements extérieurs, puis, en sixième point, de créer des dispositifs de mobilisation des intelligences multiples des individus au service de la transformation et de l’innovation. La septième et dernière recommandation repose sur la création d’un centre de ressources sur les soft skills pour les professionnels.

Les auteurs précisent qu’il serait souhaitable d’instituer "un accompagnement à l’appropriation des outils et des dispositifs d’identification et de valorisation des compétences, dans tout cadre de recrutement et de formation, de même que dans tout investissement durable au sein d’une structure".