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NAO 2024 : l'art de valoriser un bouquet d'atouts

Remunération globale | publié le : 31.01.2024 | Gilmar Sequeira Martins

NAO 2024 : l'art de valoriser un bouquet d'atouts.

Crédit photo fizkes/Adobe stock

Comment vont évoluer les rémunérations en 2024 ? Les prévisions des cabinets LHH et Hays tablent sur une évolution salariale modérée et une amélioration des facteurs d’attractivité et de fidélisation, tels que les avantages à court et long terme proposés aux candidats ainsi que l’amélioration des conditions de travail.

Les salariés vont-ils combler en 2024 la perte de pouvoir d’achat causée par la poussée d’inflation enregistrée depuis 2021 ? Rien n’est moins sûr, selon les études publiées fin janvier. Ainsi, selon l’Observatoire annuel de la performance sociale et des rémunérations de LHH, les prévisions d’augmentation des salaires sont modestes puisque 85 % des entreprises interrogées indiquent tabler sur une progression du budget médian de 3,6 %. Signe de la fièvre inflationniste, 4 entreprises sur 10 vont accorder des augmentations générales (AG). Parmi elles, 80 % devraient en faire bénéficier en priorité les ouvriers et les techniciens, avec des progressions salariales moyennes de 3 % pour les premiers et de 2,5 % pour les seconds.

Un regain d'intérêt pour les politiques de rémunération globale

Les cadres ne devraient pas être oubliés, mais en priorité par le biais d’augmentations individuelles (AI) dans plus de 9 entreprises sur 10. En moyenne, leur progression salariale devrait s’établir à 2,5 %. Parmi les secteurs de l’économie, l’industrie se détache puisque le taux médian de progression des salaires devrait y atteindre 3,8 %. Selon les spécialistes de l’Observatoire annuel de la performance sociale et des rémunérations de LHH, c’est un indice manifeste des tensions qui règnent dans ce domaine et de la volonté des organisations de retenir leurs salariés. Enfin, un tiers des entreprises vont consentir un effort « particulièrement marqué » avec la conjonction d’AG et d’AI.

LHH note aussi un regain d’intérêt pour les politiques de rémunération globale misant sur le développement de « packages » afin de proposer une « offre attrayante sur la durée » et ainsi fidéliser les salariés. Les trois quarts des entreprises (75 %) comptent ainsi proposer des mesures salariales complémentaires en 2024 afin de réduire les écarts de salaire, d’augmenter les participations des employeurs (repas, transport), de revaloriser les barèmes, de proposer des rémunérations variables sur objectifs.

Viser d'autres facteurs que la rémunération pour retenir et attirer les salariés

Le cabinet de recrutement Hays, dans la 13e édition de son étude annuelle de rémunérations, menée auprès de 2 000 personnes (candidats, salariés et responsables), estime que « la question des hausses de salaire devient un sujet central ». Les auteurs relèvent en particulier que, même si 48 % des répondants ont bénéficié d’une augmentation en 2023, 11 % seulement estiment qu’elle a pour cause l’inflation.

Une grande majorité attribue en priorité cette amélioration de rémunération à sa meilleure performance individuelle ou aux augmentations annuelles habituelles qui se produisent au sein de leur entreprise. Près de 7 répondants sur 10 (69 %) s’attendent à des progressions de salaires en 2024. Pour retenir les collaborateurs, Hays note, dans son étude annuelle, que les entreprises misent sur d’autres facteurs que la rémunération pour retenir leurs employés ou en attirer de nouveaux : 63 % comptent en effet proposer un « bon environnement de travail » et 54 % des « rôles ou projets stimulants ».

Santé et industrie : secteurs à suivre en 2024

Parmi les secteurs qui devraient se distinguer en 2024, le cabinet Hays mentionne la santé et l’industrie, tous deux confrontés à une pénurie prononcée de candidats. Dans le premier, les entreprises ont déjà engagé une politique d’amélioration des conditions de travail et des rémunérations, avec notamment des propositions de formation, de primes d’intégration, voire des avantages substantiels comme l’accès au logement ou la garde d’enfants. L’industrie suit un chemin similaire, mais doit relever un défi supplémentaire : attirer davantage de femmes.

Nécessité faisant loi, ces deux secteurs vont devoir innover. Les actions qu’ils vont engager et les résultats obtenus seront sans doute observés et analysés par beaucoup d’autres acteurs confrontés à des problématiques similaires.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins