Les premières élections des plateformes sont loin d’avoir enthousiasmé les foules. Sur les 120 000 travailleurs appelés aux urnes (39.314 chez les VTC, 84.243 chez les livreurs) pour élire leurs représentants, seuls 1,83 % des livreurs et 3,91 % des chauffeurs VTC ont participé au scrutin. Soit au total moins de 3 100 personnes. Taux de participation total : 1,83 %. "Forcément, c’est décevant", confie Stéphane Chevet, de l’Union Indépendants CFDT, "c’était la première fois qu’un tel scrutin était organisé et l’information des travailleurs n’a pas été au rendez-vous. Beaucoup n’ont été informés de l’existence de l’élection que par un simple mail de l’Arpe qu’ils n’ont pas identifié – cette structure reste encore inconnue pour une très large majorité d’électeurs – ou qu’ils ont pris pour un spam. Mais peut-on vraiment condamner cette participation lorsqu’on la compare à celle des élections dans les TPE qui n’est que de 5 % ?"
Chez les chauffeurs VTC, l’Association VTC de France remporte le scrutin (42,81 %). Elle devance l’Union indépendants (11,51 %), l’Association des chauffeurs indépendants lyonnais (11,44 %), FO (9,19 %), la Fédération nationale des autoentrepreneurs (8,98 %), la CFTC (8,84 %) et l’Unsa (7,23 %). Toutes ces listes dépassant les 5 % pourront envoyer trois représentants négocier le futur socle des droits sociaux avec les représentants des plateformes dont la liste sera connue dès la publication d’un décret prévu cet été.
Du côté des livreurs, c’est la Fédération nationale des autoentrepreneurs et microentrepreneurs (FNAE) qui fait le meilleur score (28,45 %). Suivent la CGT (27,26 %), Union indépendants CFDT (22,32 %) et Sud-commerces (5,69 %). "Si on prend l’ensemble du secteur et que l’on en retranche la CGT qui a bénéficié d’une exposition médiatique, les organisations qui émergent de ce scrutin se sont construites autour des indépendants et sont bien identifiées par eux", poursuit Stéphane Chevet. Quitte à ce que cela pose des problèmes potentiels de représentativité, la FNAE étant adhérente à la CPME…
"Comme nous l’avions prévu, cette élection n’a été qu’une vaste blague puisque l’Arpe a laissé aux plateformes le soin de communiquer sur le scrutin", affirme pour sa part Jérôme Pimot du Clap75, l’un des premiers collectifs de livreurs à vélo qui, après avoir longtemps hésité à se lancer dans la bataille, y a finalement renoncé en apportant son soutien à Sud et à la CNT (anarchistes).
