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Une conférence sociale sous le signe de la sortie de crise

Dialogue social | publié le : 12.03.2021 | Benjamin d'Alguerre

C’est à une troisième conférence sociale en visio-conférence et à l’ordre du jour resserré que Jean Castex invite cet après-midi les partenaires sociaux. Exit un éventuel retour du débat sur l’assurance-chômage, dont la phase finale de la réforme a été enclenchée par le ministère du Travail ; exit aussi la question des retraites, du rétablissement des comptes sociaux, du financement de la dépendance, du partage de la valeur ou du travail détaché (ce dernier faisant l’objet d’une mission de l’Inspection générale des affaires sociales), l’agenda sera quasi-entièrement consacré à la sortie de crise. 

Le gros dossier du moment sera celui des aides à l’embauche et à l’apprentissage alors que la sortie de crise se profile. Les supprimer ? Les ajuster ? Les maintenir jusqu’à retour à meilleure fortune ? Plusieurs scénarios ont été présentés par Élisabeth Borne aux partenaires sociaux à l’occasion d’une réunion préparatoire le 9 janvier. La décision finale devrait être rendue ce soir. Déjà, certains, à commencer par les chambres des métiers de l’artisanat, s’inquiètent de la suppression des primes en faveur de l’apprentissage qui ont permis aux CFA de maintenir leurs effectifs durant la crise. En hypothèse haute, le dispositif s’arrêterait fin mai avec un retour à l'aide unique d'avant la pandémie (4.125 euros pour la première année de contrat, 2.000 pour la deuxième, 1.200 pour la troisième). En hypothèse basse, les primes de 5.000 euros (pour les mineurs) et 8.000 (pour les majeurs) seraient maintenues jusqu'à fin mai, avant une période d’ajustement progressif de mai à décembre, qui ramènerait l’aide à 4.000 euros pour les entreprises de plus de 250 salariés (elle resterait à ses montants de départ pour les autres) et en excluerait les alternants Bac + 5. « Nous souhaitons pour la rentrée 2021 que l’hypothèse haute soit retenue car nous avons pu en voir l’impact positif. Cela doit d’ailleurs nous amener à réfléchir aux suites à donner à ce dispositif une fois la crise derrière nous », indique Joël Fourny, président de CMA France.

Enfin, plane sur cette conférence sociale l’ombre de l’agenda « autonome » des partenaires sociaux et ses risques de télescopage avec celui planifié par le Gouvernement, notamment la future négociation sur le développement de l’emploi et la progression des compétences qu’Élisabeth Borne a invité les partenaires sociaux à organiser. À Matignon, on se réjouit de voir les organisations patronales et syndicales s’atteler à la mise en œuvre d’un agenda autonome, mais « le Premier ministre veillera à ce que les sujets ne se heurtent pas. Nous agirons avec pragmatisme », prévient l’entourage de Jean Castex.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre