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Cyril Chabanier : un nouveau mandat avec l’écologie comme boussole

Syndicat | publié le : 18.11.2023 | Benjamin d'Alguerre

Cyril Chabanier, réelu président de la CFTC le 17 novembre 2023 lors du congrès de Rennes.

Cyril Chabanier, réelu président de la CFTC le 17 novembre 2023 lors du congrès de Rennes.

Crédit photo CFTC

Réélu à la tête de la CFTC, Cyril Chabanier a tracé la route de son organisation pour les quatre années à venir : améliorer sa représentativité dans l’écosystème social et militer pour l’établissement d’un nouveau paradigme économique plus respectueux de l’environnement.

Il n’y avait pas vraiment d’enjeu, mais le score n’en reste pas moins impressionnant. Unique candidat à sa propre succession, Cyril Chabanier a été réélu pour quatre ans à la présidence de la CFTC avec 96,7 % des voix de la direction confédérale du syndicat chrétien à l’issue du 54e congrès de la confédération organisé la semaine dernière à Rennes, en Ille-et-Vilaine. Ses principaux collaborateurs depuis 2019, le secrétaire général Éric Heitz et le trésorier Manuel Lecomte, ont été également reconduits dans leurs mandats.

Objectif : dépasser les 10 % de représentativité

Contrairement au congrès de Marseille de 2019 qui s’était engagé dans un climat de suspicion, marqué notamment par la crainte de voir la ligne réformiste du syndicat contestée par la frange la plus « catho-tradi » du mouvement, celui de Rennes (le premier organisé en Bretagne depuis la création de l’organisation voici 104 ans !) se sera déroulé dans une ambiance apaisée. Non seulement la centrale chrétienne n’a pas perdu sa représentativité au cours des quatre dernières années écoulées – bien qu’elle n’ait pas particulièrement progressé non plus dans les branches et les entreprises –, mais elle a même pu regagner une certaine visibilité à l’occasion de la protestation contre la réforme des retraites, où ses troupes ont répondu présent lors des treize journées de manifestations lancées par l’intersyndicale.

Retrouver une place plus confortable dans l’écosystème du dialogue social, c’est l’objectif que s’est fixé la centrale chrétienne pour les quatre années à venir. Avec un cap chiffré à l’appui : dépasser les 10 % de représentativité, qui la condamnent à n’être « que » la cinquième organisation représentative derrière la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC. Un impératif pour conserver le droit à sa place dans les négociations interprofessionnelles et les instances de gestion du paritarisme à l’heure où l’Unsa, notamment, lui grignote les mollets. Et pour cela, la CFTC entend plaider pour un dialogue social rénové. Qui passerait par davantage de recherche de compromis. Sa motion d’orientation (approuvée à 81,7 %) préconise d’ailleurs la création d’un comité paritaire permanent du dialogue social réunissant Gouvernement, syndicats et patronat, pour y dégager des pistes de consensus sur les grands dossiers sociaux.

Mue écolo

Jusqu’à présent discrète sur les questions environnementales, la CFTC a aussi profité de son congrès de Rennes pour réaliser sa propre mue écolo. Faisant ainsi de la confédération chrétienne le troisième syndicat, après la CFDT et la CGT, à s’engager résolument dans une nouvelle orientation plus verte. La motion votée le dernier jour du congrès porte ainsi le nouveau leitmotiv de la centrale : tourner la page du productivisme à tous crins pour lui préférer un nouveau modèle qui concilierait une production mieux maîtrisée et centrée sur les besoins des individus, le respect de l’environnement et des droits sociaux des travailleurs. Un projet corrélé à une réorientation des flux financiers vers l’investissement plutôt que vers la rente, une meilleure implication des salariés dans la prise de décision au sein des entreprises et une réforme de l’État qui, selon cette vision, mettrait de côté la satisfaction des intérêts particuliers au profit du collectif.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre