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La CGT veut ressusciter le contrat de génération

Syndicat | publié le : 07.06.2022 | Benjamin d'Alguerre

Young woman signing contracts and handshake with a manager

"Snipé" par la Cour des comptes en 2016 puis supprimé par Emmanuel Macron, le contrat de génération compte parmi les dispositifs que le Plan pour la jeunesse de la CGT entend promouvoir pour favoriser les conditions d’existence des jeunes.

Le contrat de génération, enterré en 2018, pourrait-il connaître une seconde vie par l’intermédiaire de la CGT ? Le "Plan pour la jeunesse" dévoilé par la centrale le 7 mai en fait, en tout cas, l’un des piliers du projet cégétiste d’amélioration des conditions d’existence d’une jeunesse touchée, selon l’organisation syndicale, par une précarisation significative. Pour rappel, le contrat de génération avait été l’un des dispositifs de contrats aidés dégainés dès le début du quinquennat Hollande par Michel Sapin, alors ministre du Travail, pour permettre une meilleure insertion des jeunes dans l’emploi tout en préservant parallèlement l’emploi des seniors. Son principe : offrir une aide financière de 4 000 euros par an pendant trois ans aux entreprises de moins de 300 salariés choisissant d’embaucher un jeune de moins de 26 ans tout en conservant dans leurs effectifs un senior de 57 ans.

Cette mesure qui avait notamment l’objectif de développer le mentorat en entreprise pour permettre à celles-ci de conserver leurs compétences. Las. Faute de bons résultats (fin juillet 2015, seuls 40 300 contrats assortis d’une aide ont été signés, alors que l'objectif initial prévoyait 500 000 contrats à l’échéance 2017), le contrat de génération s’était vu abattu à bout portant par la Cour des comptes dès 2016. Dispositif trop coûteux qui avait manqué sa cible en profitant surtout aux salariés déjà en poste, avaient jugé les sages de la rue Cambon. Faute de résultats, le dispositif s’est lentement étiolé durant la fin du quinquennat Hollande avant que le nouveau locataire de l’Élysée, dès 2017, ne le supprime au profit de sa réforme de l’apprentissage et des emplois francs réservés aux quartiers de la politique de la ville.

La CGT entend pourtant aujourd’hui ressusciter cette mesure sous forme "d’un nouveau contrat de génération exigeant", résume Alexandre Fels, membre de la commission exécutive confédérale du syndicat. À l’origine de l’idée, un constat : "Dans certaines entreprises, il a fonctionné". Pas d’étude chiffrée pour l’affirmer, mais "des remontées positives des sections syndicales, surtout dans l’industrie". "À la CGT, nous sommes attachés à la retraite à 60 ans et à la lutte contre la pénibilité du travail : les entreprises seraient gagnantes au retour ce contrat qui leur permet de conserver leurs seniors tout en embauchant des jeunes et en organisant la transmission des connaissances et des savoir-faire entre les générations", poursuit Alexandre Fels. À suivre.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre